SIIC : comment ça fonctionne et comment investir ?

L’immobilier est très régulièrement présenté comme un des investissements les plus sûrs. Toutefois, investir en acquérant un bien immobilier peut être complexe et contraignant. Devenir un apporteur de capitaux dans une Société d’investissement immobilier cotée (SIIC) nécessite un apport initial bien plus faible, tout en diversifiant son portefeuille. Découvrez l’investissement en SIIC et ses avantages.

SIIC comment ça fonctionne et comment investir

Comment fonctionne une SIIC

Une SIIC, également connue sous le nom de « société foncière cotée », est une société foncière ayant pour objet social l’acquisition, la construction et la gestion de biens immobiliers. Les capitaux apportés par les actionnaires au sein de la SIIC sont utilisés pour l’achat ou la construction de bâtiments. Ceux-ci sont, par la suite, mis en location, entretenus, valorisés et potentiellement revendus. La SIIC perçoit donc des loyers et d’éventuelles plus-values à la revente.

Investir dans une SIIC correspond à acheter des parts de la société foncière et percevoir des dividendes. Il s’agit donc d’un placement en bourse pour investir dans l’immobilier.

Une SIIC dispose d’un statut fiscal différent des autres sociétés : elle n’est pas concernée par l’impôt sur les sociétés. En contrepartie, une SIIC est dans l’obligation de reverser une grande majorité de ses bénéfices à ses actionnaires : au moins 70 % des bénéfices sur les plus-values (ventes immobilières) et 95 % des bénéfices provenant de l’activité locative doivent être reversés aux actionnaires.

À savoir

L’obligation de reverser une grande partie des bénéfices implique que les rendements des SIIC sont plus importants que ceux des autres actions.

Quelle est la différence avec une SCPI ?

L’unique point commun entre une SCPI et une SIIC est leur objet social : l’acquisition, la construction et la gestion d’un bien immobilier ou, par extension, un patrimoine immobilier.

La différence principale entre une SCPI et un SIIC réside dans la cotation en bourse : les SIIC, sociétés d’investissement immobilier cotées, sont par définition cotées en bourse. Il s’agit d’une des conditions nécessaires à la création d’une SIIC.

À savoir

Si vous désirez créer une SIIC, il est nécessaire de posséder ou créer une société foncière, que celle-ci ait un capital s’élevant au moins à 15 millions d’euros, que son objet soit l’acquisition, la création et gestion de patrimoine immobilier et enfin qu’elle soit cotée en bourse.

La cotation boursière des SIIC est synonyme de fluctuation dans leur valeur. La volatilité est l’essence de la SIIC : elle permet des rendements importants, au contraire d’une SCPI qui privilégie la stabilité et souhaite une évolution et des revenus linéaires.

Comment choisir sa SIIC ?

Les SIIC sont réputées comme un investissement relativement sûr. La majorité des SIIC ont survécu à de nombreuses phases de panique boursière, voire de crises économiques. Toutefois, investir dans une SIIC ayant actuellement des rendements intéressants n’est pas gage d’un avenir stable. Comme dans tout investissement, il est nécessaire de diversifier ses achats d’action.

Pour déterminer si une SIIC est plus intéressante qu’une autre, vous pouvez vous renseigner en étudiant son rapport financier et les principaux indicateurs de la santé d’une société. Il convient donc de s’attarder notamment sur la capitalisation boursière de la SIIC mais également la notation de sa dette et son actif net réévalué permettant de savoir si le titre est évalué à une valeur proche de la valeur réelle.

Les avantages de la SIIC

Acquérir des actions d’une SIIC permet d’investir dans l’immobilier plus simplement que via l’achat d’un bien. La SIIC est un investissement en « pierre papier » qui propose les avantages de l’investissement en bourse et les avantages du marché immobilier, à savoir :

  • Un marché plutôt fiable.
  • Une diversification possible des placements sur différentes SIIC.
  • Aucuns frais d’entrée ; pas de frais de notaire à contrario d’une acquisition immobilière classique.
  • Un achat et une revente simple, à moindre frais, permettant une forte liquidité.
  • Une fiscalité très intéressante grâce à la flat-tax et la non-imposition à l’IFI.

Les risques et les inconvénients de ce placement

Comme tout placement financier, une acquisition d’action dans une SIIC n’est pas un investissement totalement sûr. Une acquisition de titres de SIIC est une acquisition immobilière : nous sommes sur un investissement à moyen terme, voire à long terme. Toutefois, les marchés financiers connaissent des variations en continu, pouvant parfois être importantes à court terme.

Un autre inconvénient des SIIC est la diversité des investissements : la SIIC acquiert et gère un grand nombre de biens immobiliers. Ainsi, si un des biens connaît des complications dans sa gestion, cela peut avoir un effet sur l’intégralité de la société et donc sur le cours des actions. Par exemple, un bien se révélant être mal positionné géographiquement, un problème avec des locataires ou une vacance locative sont des facteurs intrinsèques à l’immobilier.

Enfin, les SIIC peuvent être soumises à des évolutions indépendantes de leur volonté. L’exemple le plus probant est l’évolution du mode de consommation de certains habitants des États-Unis qui a entraîné une forte baisse de fréquentation des grands centres commerciaux. Cela a eu un effet très important sur les REIT, l’équivalent américain des SIIC, spécialisés dans les centres commerciaux. La leçon de cet exemple est qu’un investissement en « pierre papier » n’est jamais un placement totalement sûr.

Questions réponses

Quelles sont les différences entre les SIIC européennes et les REIT ?

Les SIIC sont un dérivé européen des Real Estate Investment Trusts (REIT) présents aux États-Unis. Les REIT existent outre-Atlantique depuis les années 1960. Toutefois, il faut attendre les années 2000 pour qu’elles apparaissent en France sous le nom de SIIC. Le fonctionnement des SIIC est calqué sur celui des REIT américains. Il est possible, pour un investisseur français ou européen, d’acquérir dans la même mesure des parts de SIIC et des parts de REIT et les détenir au sein d’un Compte-Titre Ordinaire (CTO).

Les différences entre SIIC et REIT sont présentes principalement dans les obligations liées à leur statut. Par exemple, une SIIC doit verser aux actionnaires au minimum 95 % de ses loyers perçus et 70 % des plus-values. Dans le même temps, les REIT sont dans l’obligation de verser 90 % des revenus globaux aux actionnaires.

Peut-on investir en SIIC via une assurance-vie ?

Si cette situation est plus rare, il est toutefois possible d’investir en SIIC par l’intermédiaire d’une assurance-vie. Seules quelques assurances-vie proposent cette solution. L’avantage réside dans une fiscalité plus attrayante : un investissement en SIIC via une assurance-vie n’est pas imposable sur les dividendes ou plus-values.

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