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Pourquoi les taux de crédit immobilier à 5 % pourraient être une bonne nouvelle ?

Les taux vont-ils continuer à monter ?

Palier après palier, la douloureuse s’installe dans les consciences collectives, les taux d’emprunt immobiliers ne cessant d’augmenter vitesse grand V. Inutile de regarder dans le rétroviseur, cette tendance haussière, devenue presque routinière, n’est pas prête de s’arrêter. Actuellement, pour emprunter sur 20 ans, il faut composer avec des taux moyens délivrés à hauteur de 3,65 % selon les profils d’emprunteurs et les établissements bancaires. RIP les taux à moins de 3 % et ce, même pour les meilleurs candidats. 

D’ici la fin de l’été, il faudra composer avec des valeurs atteignant les 4 %. Cette énième remontada prévue pour la fin du mois d’août est en grande partie le fruit du travail de la BCE. La banque centrale, qui vient de communiquer sur sa dernière augmentation des taux directeurs, relevés une fois de plus d’un 1/4 de points, affiche ainsi que sa volonté de poursuivre sa politique de resserrement monétaire à la rentrée. 

Scrutées par les notaires de France et tous les professionnels du monde de l’immobilier, ce sont en grande partie les actions de la BCE qui leur permettent d’annoncer la météo immobilière des prochains mois. Dont la fameuse barre des 4 % annoncée d’ici quelques semaines et celle des 5 % que l’on devrait franchir en début d’année 2024. 

Zoom sur les chiffres

• Le taux d’usure est à 4,68 % sur 20 ans et plus ;
• De plus en plus de taux d’emprunts à 4 % sur 25 ans ;
• Des taux d’emprunts immobiliers annoncés à 5 % en 2024 ;
• Une situation inédite depuis 10 ans.

• Retrouvez les meilleurs taux de crédit immobilier

Les banques vont-elles débloquer plus de crédits immobiliers ?

Les taux d’intérêt immobiliers sont donc attendus aux alentours des 5 % l’année prochaine. Étant donné la vitesse à laquelle la BCE augmente ses taux (1 point en 6 mois en début d’année 2023), les prévisions laissent peu de place au doute. Pour autant, cette nouvelle, peu positive au premier abord, peut permettre au candidats investisseurs, actuellement retoqués par tous les établissements bancaires, d’entrevoir une lueur d’espoir concernant la réalisation de leur projet immobilier.

Selon Cécile Roquelaure, à la direction des études d’Empruntis (source LesEchos), la hausse effrénée des taux d’emprunt mise en place par les banques ces derniers mois, n’est pas innocente. Il s’agirait en réalité d’une stratégie leur permettant de renouer avec leur marge commerciale et d’éviter de continuer à financer des crédits à perte. Soutenue par les propos de Ludovic Huzieux, directeur du groupe de courtage Artémis, cette analyse, si tant est qu’elle se vérifie, pourrait permettre de débloquer la production de prêts immobiliers, totalement obstruée à l’heure actuelle. Augmenter les taux permettrait aux banques de faire à nouveau des bénéfices sur les emprunts immobiliers et, par conséquent, de proposer plus de prêts. Franchir la ligne des taux à 5 % pourrait donc offrir un second souffle au marché immobilier et redynamiser le volume des ventes, en baisse depuis plusieurs mois.  

Les vendeurs sont-ils prêts à baisser leurs prix ?

Si l’augmentation des taux d’emprunt pourrait permettre de développer à nouveau le nombre d’offres de prêts immobiliers et d’offrir à plus d’accédants à la propriété la possibilité de décrocher leur financement, la question du prix élevé de l’immobilier serait, elle, toujours d’actualité. 

En effet, les vendeurs peinent à accepter la situation et les prix immobiliers ne baissent pas encore de façon significative. Les potentiels acquéreurs se demandent donc si c’est le moment d’acheter en empruntant à 4 % en 2023. Et c’est tout à fait compréhensible car avec des taux à 4 %, voire 5 %, la capacité d’emprunt diminue, emportant avec elle des m² et des pièces en moins. Mais une récente étude du think tank Terra Nova, pourrait redonner le sourire aux futurs acheteurs. Parue fin mai dernier et publiée par surf-finance.com, elle annonce une baisse des prix de l’immobilier de 20 % en 2023. Un chiffre qui n’est pas anodin puisqu’il correspond à la perte financière que les acheteurs immobiliers subissent, corrélée à la hausse des taux d’emprunt cette année. 

La rareté des acquéreurs solvables pourrait bien pousser, comme l’étude le laisse entrevoir, les vendeurs immobiliers à la résilience et leur faire accepter de baisser le prix de vente de leur bien. Ou du moins, d’accepter enfin de jouer le jeu des négociations. La hausse des taux étant inévitable, la balle est désormais dans leur camp pour renverser la vapeur et redonner de l’élan au marché immobilier.

En résumé

• Actuellement à 3,60 % en moyenne, les taux d’intérêt immobiliers vont augmenter pour atteindre les 4 % avant la rentrée, puis les 5 % en début d’année 2024 ;
• L’augmentation des taux d’emprunt devrait permettre aux banques de faire des bénéfices et donc de proposer plus d’offres de financement ;
• Les prix immobiliers devrait baisser de 20 % en 2023, permettant au marché de retrouver des couleurs.