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Retraite : les stratégies des Français qui veulent partir avant 64 ans
Publié le 30 Juil 2021
Lecture de 4 min.
Thématique : Actualités
Rédigé par Julie François
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Alors que la réforme des retraites est, à nouveau, au cœur de l’actualité, divers sondages montrent que les Français veulent partir plus tôt à la retraite. Pour atteindre cet objectif, ils sont même prêts à renoncer au taux plein. Analyse d’un phénomène qui pose une question essentielle : quelle stratégie pour partir à la retraite plus tôt sans perdre trop ?
Réforme des retraites : ce qui pourrait changer
Avec le retour de la réforme des retraites, l’âge pivot de départ à la retraite est à nouveau sous le feu des projecteurs. Pour rappel, la réforme envisage de remplacer l’âge minimum légal de 62 ans par un âge pivot unique fixe de 64 ans. Première conséquence, les Français travailleraient plus longtemps et cotiseraient plus. Mais ce recul du départ à la retraite permettrait, toujours selon les estimations, d’augmenter le niveau des pensions de retraite, avec un montant minimum à 85 % du SMIC, au lieu de 81 % actuellement.
Autre conséquence de cette réforme, la suppression du malus temporaire de 10 % appliqué sur la pension versée par le régime complémentaire (Agirc-Arcco). Ce malus s’étale actuellement sur une durée de 3 ans, sauf si la date de départ à la retraite est décalée d’un an, soit un départ à 63 ans. Avec un départ à la retraite normalisé à 64 ans, cette pratique devrait disparaître. La pension versée au moment du départ du salarié devrait correspondre au montant total perçu tout au long de la retraite.
Bien que l’ombre de la réforme des retraites fasse couler beaucoup d’encre, de nombreuses questions restent en suspens concernant sa mise en application et le traitement des cas particuliers comme : les départs en retraite anticipés, les rachats de trimestres, etc. À ces zones floues s’ajoute un certain rejet de cette réforme par de nombreux Français. Selon une étude Happydemics pour Aviva, seulement 11 % de la population pense qu’elle pourrait « améliorer le niveau des pensions du régime général ».
Partir plus tôt à la retraite : à quel prix ?
Le recul de l’âge de départ à la retraite ne fait pas vraiment d’heureux parmi la population. En effet, selon l’étude d’Aviva, les Français voudraient, en moyenne, partir plus tôt : les 25-34 ans souhaiteraient prendre leur retraite à 56 ans, alors que les 50-64 ans visent un départ à 60 ans. Concrètement, cette décision implique de perdre des années de cotisations et donc de partir à la retraite avec une pension moindre.
Le revers de la médaille d’un départ à la retraite anticipée est de perdre en qualité de vie. En choisissant de cotiser moins longtemps, les Français prennent donc la décision de revoir leurs revenus à la baisse au moment de la retraite. Malgré l’existence de solutions d’épargne pour compléter ses revenus, ils restent peu nombreux à envisager cette option. L’étude démontre que la préparation de la retraite reste « à la marge des préoccupations pour les Français » : seul un quart des sondés (25 %) dit épargner spécifiquement en vue de la retraite. La retraite n’est donc clairement pas la priorité des Français. 29 % de la population totale estime « ne pas avoir les moyens d’épargner pour la retraite ». Un constat qui est difficilement compatible avec un départ à la retraite avant 64 ans.
De nouveaux comportements d’épargne se dessinent
Si les Français semblent toujours éloignés de ces préoccupations, de nouveaux comportement émergent, notamment suite à l’épidémie de Covid-19 et à la simplification des produits d’épargne retraite.
L’impact du Covid-19
Durant cette période exceptionnelle, les Français ont davantage épargné. Plus de la moitié des personnes ayant pu réaliser des économies pendant la crise sanitaire ont déclaré vouloir les utiliser pour leur retraite. Toutefois, il ne s’agit que de déclarations, reste à voir si l’on observe un passage à l’acte. Pour le moment, les Français continuent de privilégier les livrets d’épargne pour accumuler leurs économies, plutôt que de miser sur le plan épargne retraite (PER).
On constate cependant, une forte croissance du marché des PER en 2021. Selon les chiffres de la Fédération française de l’Assurance, cumulés de janvier à mai 2021, les versements atteignent près de 7 milliards €, dont près de 1,9 milliards € au titre des cotisations pour le PER. À la fin mai, les PER comptabilisaient 1.7 millions d’assurés. Le dernier-né des produits d’épargne retraite semble séduire le public. En effet, sa souplesse et sa fiscalité attrayantes en font une solution idéale pour épargner en vue de la retraite. Le 3ème Baromètre 2021 de l’Épargne en France et en régions d’Altaprofits, réalisé par l’Ifop, révèle que 28 % des Français déclarent vouloir souscrire un plan épargne retraite (PER).
La prise de conscience des jeunes
Parmi les sondés du Baromètre 2021 de l’Épargne en France et en régions, les jeunes générations semblent être plus conscientes de la nécessité d’épargner en vue de la retraite. Selon l’étude, 38 % des moins de 26 ans et 42 % des 26-41 ans sont les plus motivés par l’idée d’ouvrir un PER. Pour la grande majorité, l’objectif est de disposer d’un complément de revenus. 72 % des 26-41 ans espèrent que l’ouverture d’un PER leur permettra de partir plus tôt à la retraite. Les jeunes ont donc mieux intégré la nécessité de trouver des solutions d’épargne individuelles afin de partir à la retraite avant l’âge légal envisagé.
Pour rappel, les solutions pour préparer sa retraite sont multiples. Si le PER constitue un produit d’épargne adapté à tous les profils d’épargnant, d’autres options existent et peuvent constituer des compléments de revenus intéressants comme l’investissement locatif par exemple. Quel que soit l’âge de départ à la retraite envisagé, se constituer une stratégie patrimoniale solide est un atout pour bien vivre sa retraite. Si vous souhaitez être accompagné dans le montage de votre stratégie, n’hésitez pas à contacter nos conseillers en gestion de patrimoine Selexium.
En résumé
- Alors que la France sort doucement de l’épidémie de Covid-19, le dossier de la réforme des retraites revient sur le haut de la pile. Avec un départ à la retraite envisagé à 64 ans, cette réforme va à contre-courant des envies des Français.
- Si la majorité des Français souhaitent partir à la retraite avant 60 ans, ils ne sont pas tous prêts à compenser les trimestres non-cotisés ou à envisager une solution d’épargne.
- Les comportements liés à l’épargne retraite semblent, toutefois, évoluer. Ce sont les jeunes générations qui, paradoxalement, paraissent plus sensibles au sujet et envisagent déjà des solutions d’épargne pour la retraite.
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Julie François
Rédactrice spécialisée en gestion de patrimoine, économie, finances
Journaliste de formation, j'écris sur la gestion de patrimoine et la défiscalisation pour plusieurs supports. Les mots sont devenus ma boîte à outils pour décrypter le monde. Grâce à eux, je décortique des concepts, illustre des idées et affine des pensées et tente, à travers mes articles, de rendre plus intelligible l’univers de la gestion de patrimoine et de l’immobilier.
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