Rénovation énergétique : 1 propriétaire sur 2 désormais prêt à se lancer dans des travaux
Publié le 25 Oct 2022
Rédigé par Elodie FUENTES
Immobilier
OpinionWay dévoile un nouveau sondage démontrant la volonté et la prise de conscience des Français concernant la rénovation énergétique de leurs logements. 51 % d’entre eux se disent prêts à réduire leur impact écologique, sans oublier leurs factures énergétiques, en passant par la case travaux. Découvrez également comment, et sous quelles conditions, la plateforme de location saisonnière Airbnb, lance elle aussi une aide aux travaux de rénovation énergétique pour ses propriétaires.
En bref
Les factures d’électricité et de gaz s’allongent, les hautes saisons sont de plus en plus difficiles à supporter en raison du changement climatique, et les inquiétudes des Français grandissent. L’hiver approchant et l’espoir d’une fin de Guerre en Ukraine s’éloignant un peu plus au fil des jours, poussent les Français à prendre les devants. Après des mois passés à communiquer sur la nécessité de réduire l’impact énergétique des logements sur le territoire, face à une prise de conscience timorée des propriétaires, les efforts du Gouvernement semblent être entendus. Poussés par le besoin de réduire les factures énergétiques, l’interdiction de mise en location des passoires thermiques, et les nouvelles aides à la rénovation lancées par le géant Airbnb, les Français ne souhaitent plus attendre pour rénover leur bien immobilier.
Le contexte climatique influe-t-il sur leur décision ?
Matraqué depuis plus d’un an par le Gouvernement et relayé par les médias, le logement doit revoir impérativement sa copie en matière de dépense énergétique, et les propriétaires mettre la main à la pâte pour rénover leurs biens. Pour les convaincre et palier aux efforts financiers conséquents qu’ils devront engager pour effectuer d’importants travaux de rénovation énergétique, le Gouvernement avait lancé MaPrimeRénov’ le 1er janvier 2020, une aide à la rénovation remplaçant le crédit d’impôt et les aides de l’Anah (l’Agence nationale de l’Habitat), initialement impulsés par l’État. Timidement expérimentée, cette initiative n’avait pas remporté de franc succès auprès des propriétaires. Afin d’augmenter ses chances de voir le parc logement basculer du côté vert de la force, l’État est passé à la vitesse supérieure et implique directement les propriétaires bailleurs, en les contraignant à rénover les logements à la location présentant de mauvais DPE (diagnostics de performance énergétique).
Un été sous haute tension
Concernant les résidences principales, ce sera finalement une prise de conscience des ménages qui prendra le relai. En cause, les événements climatiques estivaux, dont beaucoup de Français ont souffert, suite aux fortes chaleurs, faute de logements bien isolés. Le thermomètre dépassant les 40° durant plusieurs semaines n’a fait que mettre en exergue la problématique urgente de la rénovation des passoires thermiques. Retrouver un confort de vie dégradé par le climat dans son habitat devient désormais urgent pour les Français. Une urgence accentuée rapidement par les préoccupations liées aux conditions hivernales potentiellement difficiles qui se rapprochent.
- À lire sur le sujet : comment investir dans une passoire thermique ?
Agir contre l’augmentation des prix de l’énergie
C’est dans ce contexte inquiétant et incertain, que les Français affichent désormais un intérêt beaucoup plus ardu pour la rénovation énergétique de leur logement, si on en croit le dernier sondage dévoilé par OpinionWay sur monexpert-renovation-energie.fr. On y relève notamment la volonté majoritaire des Français de réaliser des travaux de rénovation (51 %). Un chiffre en augmentation de plus de 3 points en un an et plus de 6 points en 2 ans. La hausse du budget alloué par les Français aux travaux énergétiques, quant à elle, ne laisse pas indifférente, passant de 3 579 € à 7 836 € cette année. Enfin, nous notons dans cette évolution des mentalités une prise de conscience significative sur l’efficacité des travaux énergétiques dans l’habitat, puisque 80 % des sondés estiment qu’il s’agit de la « solution pour atteindre la sobriété énergétique ». L’augmentation du tarif de l’énergie et les problèmes d’approvisionnement, sont par ailleurs des facteurs pointés du doigt par le sondage d’OpinionWay, pour lesquelles les personnes interrogées affirment à 73 % trouver une solution à la hausse des prix par le biais de la rénovation, et 66 % pour palier aux problèmes de livraison.
Le chiffre clé
51 %
Des Français seraient prêts à réaliser des travaux de rénovation énergétique.
Le chiffre clé
7 836 €
Le budget envisagé par les Français pour leurs travaux de rénovation énergétique.
Le chiffre clé
61 %
Des Français ne connaissent pas les aides mises en place pour rénover leur logement.
Le chiffre clé
17 %
Citent MaPrimeRénov’ et connaissent donc le dispositif.
Les loueurs Airbnb peuvent-ils bénéficier d’une aide à la rénovation ?
La nouvelle est tombée ce 1er octobre, la plateforme collaborative américaine de location saisonnière qu’on ne nomme plus, rejoint la course à la chasse aux passoires thermiques. Affirmation écologique et sociale ou véritable coup de marketing, une chose est sure, Airbnb frappe fort avec cette annonce d’aide énergétique pour les propriétaires saisonniers. Une annonce qui ne devrait pas laisser de marbre les bailleurs louant leur bien sur la plateforme, dans cette tourmente inflationniste doublée d’une crise énergétique sans précédent. Et pour mener à bien ses propres mesures d’aides énergétiques, Airbnb a décidé de s’associer avec Effy, une société spécialisée dans la rénovation énergétique. Encadré et ficelé, le projet s’articule autour de conditions spécifiques, que ce soit concernant la typologie du logement, mais aussi les partenaires privilégiés par la plateforme.
Des démarches facilitées
Intitulée « Hébergement durable », l’aide Airbnb pour la rénovation énergétique de son parc immobilier, simplifie les démarches et les actions pour ses propriétaires, en proposant un processus clé en main. En déployant 1 million d’euros au démarrage, le géant de la location saisonnière affirme sa volonté de mettre sa pierre à l’édifice parmi un expert et conseiller Effy, pour accompagner les propriétaires dans leur parcours de rénovation. Afin d’accéder à sa demande d’aide, le propriétaire devra accepter les conditions générales de l’offre Effy sur la page dédiée à l’aide énergétique Airbnb, et devenir client du partenaire. Enfin, pour être éligible à l’aide Airbnb pour la rénovation énergétique, les propriétaires devront respecter quelques conditions :
- Louer le bien en France métropolitaine sur Airbnb (Corse non comprise) ;
- L’annonce de location doit être parue avant le 3 octobre 2022 sur la plateforme ;
- Avoir loué le bien à minima durant 2 séjours entre le 3/10/21 et le 2/10/22 ;
- Au moment où le formulaire Effy est validé, le bien doit être en ligne sur le site Airbnb ;
- L’aide ne sera valable que sur 1 seul bien ;
- Les travaux pour les biens d’une surface minimum de 40 m² devront concerner l’isolation du plancher bas et des combles perdus.
Le chiffre clé
Entre 1000 et 2 200 €
D’aide pour la rénovation énergétique des logements Airbnb.
À savoir
Une fois les travaux achevés, le montant de l’aide délivrée pour la rénovation énergétique Airbnb, sera directement déduit de la facture délivrée par Effy. Aucune avance ne sera demandée au propriétaire.
Quelle est la part de passoires thermiques en France ?
Loin d’être anodins, les chiffres affolent et tout particulièrement en Île-de-France, comportant une part faramineuse de logements énergivores. Sur le terrain, c’est un logement sur deux en location qui serait excessivement gourmand en énergie selon une étude de l’Insee et de l’institut Paris Région, diffusée le 13 octobre dernier. Et la mauvaise note de leur DPE ne pardonne pas, puisqu’à partir du 1er janvier 2023, les logements dont la consommation énergétique atteint plus de 450 KWh/m² se verront interdire à la location. Un tour de vis mis en place sous forme de palier, permettant aux propriétaires d’anticiper les couperets qui vont suivre, à savoir, l’interdiction de louer pour les logements classés G en 2025, puis pour les F en 2028, et enfin les classes E en 2034. Or, il y a urgence. Selon l’étude parue en cette veille d’automne, 45 % des résidences principales en Île-de-France seraient concernées par l’une de ces trois étiquettes de DPE. Les bailleurs dans le collimateur représenteraient donc plus de la moitié des propriétaires, avec 55 % des logements locatifs actuellement considérés comme des passoires thermiques.
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La mise en exergue d’un décalage social
En revanche, mais pas moins concernés par la situation, les logements sociaux seraient mieux notés, avec « seulement » 29 % d’entre eux concernés par des mauvaises étiquettes énergétiques. Sortie du dogme pragmatique des statistiques, la réalité rattrape les faits. Si les logements à forte consommation énergétique sont si nombreux, ils dévoilent aussi les failles d’une inégalité sociale sur laquelle il est difficile de fermer les yeux. Les propriétaires privés d’appartements énergivores se retrouvent bien souvent dans une impasse financière, et plus particulièrement lorsqu’ils se situent dans des copropriétés. Le financement de travaux énergétiques s’avère lourd et les démarches complexes pour les foyers modestes, qui ne placent pas l’amélioration des performances énergétiques de leur logement au cœur de leurs préoccupations.
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Le chiffre clé
55 %
La part de logements locatifs énergivores.
Le chiffre clé
48 %
La part de passoires thermiques ayant usage de résidence principale.
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