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PLFSS 2025 : la deuxième journée de solidarité de nouveau sur la table

Publié le 28 Jan 2025

horloge Lecture de 3 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Maeva FLORICOURT

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Alors que l’examen du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 est depuis hier à l’ordre du jour, la proposition d’instaurer une seconde journée de solidarité refait surface. Cette mesure, rejetée lors de la dernière commission mixte paritaire (CMP), revient devant les députés qui devront se pencher, une fois de plus, sur l’idée de faire travailler les salariés sept heures de plus chaque année au titre de la solidarité.

Le Sénat relance le débat de la deuxième journée de solidarité

Instaurée il y a plus de vingt ans, la première journée de solidarité finance aujourd’hui la prise en charge des personnes âgées et des personnes handicapées. Selon la première estimation de la CNSA, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, elle aurait rapporté 3,4 milliards € en 2024, dont 2,4 milliards € au titre de la cotisation solidarité autonomie (CSA) et près de 1 milliard € au titre de la contribution additionnelle (Casa), prélevée sur les pensions de retraite et d’invalidité.

Or, c’est précisément cette manne fiscale qui motive les ministres Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet à plaider pour une nouvelle extension du dispositif. Depuis la crise des Ehpad et l’augmentation des besoins de financement pour le grand âge, une deuxième journée de solidarité a été évoquée à maintes reprises, mais sans succès jusqu’alors.

À savoir

Cette seconde journée de solidarité fonctionnerait comme celle déjà en vigueur. Côté salariés, elle consisterait à travailler 7 heures de plus par an sans rémunération additionnelle. Côté employeurs, ceux-ci verseraient une cotisation supplémentaire de 0,3 % (CSA) sur la masse salariale.

Un impact socio-économique qui fait débat

Les arguments en défaveur de cette mesure ne manquent pas. Ajouter une journée de solidarité supplémentaire alourdirait non seulement la charge de travail des salariés sans aucune compensation financière, mais risquerait également de fragiliser encore plus le pouvoir d’achat des actifs. Autre frein : elle profiterait peu à certains acteurs, comme les professions libérales ou les indépendants, tandis que les salariés et les entreprises devraient, eux, supporter la plus grande partie de l’effort. Le gouvernement, de son côté, préfère éviter de créer un nouvel « impôt déguisé ». La ministre du Travail, Catherine Vautrin, a d’ailleurs suggéré de solliciter davantage les retraités les plus aisés, mais Matignon s’était rapidement ravisé, craignant d’alourdir encore un dispositif déjà jugé trop complexe.

Une mesure loin d’être acquise

Malgré l’urgence financière, le climat politique est peu favorable à l’approbation de cette deuxième journée de solidarité. Déjà, lors des débats au Sénat, les soutiens du texte s’étaient trouvés isolés, et le gouvernement de Michel Barnier lui-même ne souhaitait pas réellement porter la mesure. La gauche et le Rassemblement national l’ont rejetée en bloc, tandis que la majorité actuelle semble divisée sur le sujet. 

« Cela ne passera jamais la barre de l’Assemblée nationale. On est incapable de trouver une majorité sur cette mesure. »

Philippe Mouiller, le président LR de la commission des affaires sociales au Sénat.

Autrement dit, la possibilité de dégager une majorité suffisante à l’Assemblée nationale reste improbable. Les économies espérées, estimées à environ 2 milliards €, ne semblent pas peser suffisamment pour emporter l’adhésion des députés, d’autant plus que la mesure est symboliquement sensible.

Quel que soit le sort réservé à cette nouvelle journée de solidarité, le secteur du grand âge et plus largement de la Sécurité sociale exigent un financement pérenne. Le vieillissement de la population, la hausse des dépenses de santé et la revalorisation des pensions sont autant de postes de dépense qui méritent l’attention de nos politiques. Les prochains jours à l’Assemblée nationale seront donc décisifs pour le budget de la Sécurité Sociale qui, pour rappel, a été le point de bascule qui a provoqué la sortie du gouvernement de Michel Barnier.

En résumé

  • La proposition d’une deuxième journée de solidarité revient au PLFSS ;
  • Elle vise à financer la dépendance par une cotisation spécifique ;
  • Les salariés devraient travailler sept heures de plus sans rémunération ;
  • La mesure suscite des oppositions, évoquant surcharge et “impôt déguisé” ;
  • Sans consensus, son adoption à l’Assemblée demeure incertaine pour 2025.

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Maeva FLORICOURT

RÉDACTRICE WEB, SPÉCIALISÉE EN ÉCONOMIE, FINANCE ET GESTION DE PATRIMOINE

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