L’horizon s’assombrit pour les étudiants en quête d’un logement

Publié le 13 Juil 2023

horloge Lecture de 3 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Thomas Saint-Antonin

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La pénurie de logements pour les étudiants s’intensifie en 2023 avec l’augmentation de la demande et la hausse des taux d’emprunt qui fait émerger de nouveaux concurrents sur ce marché extrêmement tendu. Les Jeux olympiques de Paris et ses besoins en résidences ne semblent pas arranger les choses.

Pénurie d’offres et montée en flèche de la demande

Trouver un logement pour un étudiant est devenu un véritable parcours du combattant. En 2023, le taux de location a chuté de 17 % par rapport à l’année 2022. Dans le même temps, la demande a grimpé de 12 % en un an. De quoi créer un blocage du marché de l’immobilier locatif et faire monter l’inquiétude chez les étudiants à quelques semaines du début de leurs études supérieures.

15 jours

La durée de vie moyenne d’une annonce pour un T1 ou T2 sur les sites d’annonces, d’après l’observatoire Clameur (mars 2023).

Alors, si la réactivité reste le maître mot, il n’est pas toujours facile pour les étudiants et leurs parents de se projeter aussi rapidement. En effet, les acceptations dans les différentes écoles ou universités ne se font que quelques semaines avant la rentrée. Quand certaines annonces restent en ligne une poignée d’heures, il est impossible de rafler la mise, laissant sur le carreau bon nombre d’étudiants. Malheureusement, l’état de santé du marché n’a rien pour les rassurer. Il a même fait émerger une nouvelle complication et pas des moindres.

Les primo-accédants : nouveaux concurrents des étudiants

La hausse vertigineuse des taux d’emprunt, passés en 18 mois de 1 % à 3,70 % en moyenne sur 20 ans a considérablement changé la donne. De son côté, l’apport personnel moyen demandé par les établissements de crédit n’arrange rien. Au premier trimestre 2023, il atteint la somme faramineuse de 89 422 €, soit une augmentation de 60 % par rapport à la même période en 2022. Ce qui représente, en moyenne, 35 % de la valeur d’un bien. Dans ce contexte, les banques sont de plus en plus frileuses à accorder un prêt.

Ce bousculement du marché a créé une nouvelle concurrence avec les primo-accédants. Ces derniers sont bien souvent contraints et forcés de rester locataires en raison de la hausse des taux et des prix qui ne baissent pas suffisamment pour leur permettre d’accéder à la propriété. Les propriétaires n’étant pas encore prêts à accepter une baisse significative du prix de vente de leur bien. De facto, de moins en moins de logements se libèrent pour les étudiants, ce qui accentue nettement la tension du marché locatif en 2023. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, les Jeux olympiques de Paris risquent d’accroître le phénomène.

Des milliers de logements étudiants réquisitionnés pour les JO de Paris 2024

3 200. C’est le nombre de logements étudiants qui seront réquisitionnés en Île-de-France pendant les Jeux Olympiques 2024 pour accueillir le personnel de l’évènement. Soit une dizaine de résidences du Crous situées à proximité des sites sportifs ou des lignes de transport. Des forces de l’ordre, soignants, secouristes, chauffeurs de bus ou agents de sécurité privés seront logés dans ces chambres. En effet, sur demande de la Délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques (Dijop), le Crous a, d’ores et déjà, annoncé la réduction des baux des logements concernés de deux mois l’été prochain.

7 %

Le pourcentage des résidences franciliennes concernées par une réquisition de logements d’après le Crous.

Une décision difficile à comprendre pour certains syndicats étudiants comme l’Union nationale des étudiants de France (Unef) ou la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), l’été étant une période de révision pour certains étudiants, ou de préparation aux concours d’administration. Le ministère assure « proposer un relogement dans une autre résidence » pour les étudiants qui prévoient de rester dans le bassin parisien pendant la durée des Jeux. Ceux qui mettront leur chambre à disposition seront assurés de retrouver un logement dès la rentrée. L’Unef souhaite de son côté que les réquisitions se fassent « uniquement sur les logements où les étudiants sont partis volontairement ». Réponse au prochain épisode.

En résumé

  • Le taux de location a baissé de 17 % en un an ;
  • Les étudiants font face à la concurrence des primo-accédants en raison de la hausse des taux ;
  • 3 200 logements étudiants du Crous seront utilisés pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024 pour loger le personnel.

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Thomas Saint-Antonin

Rédacteur web, spécialisé en économie et gestion de patrimoine.

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