Nouvelle baisse des taux directeurs de la BCE à 2,5 % en mars 2025

Publié le 07 Mar 2025

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Thématique : Actualités

Rédigé par Elodie FUENTES

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Chose promise, chose due, la BCE (Banque Centrale Européenne) a de nouveau baissé la valeur de son taux directeur. Depuis hier, son taux est à 2,5 % contre 2,75 % depuis la mi-janvier. Mais dans un contexte géopolitique en extrême tension, tiendra-t-elle bon jusqu’à cet été pour atteindre la neutralité tant convoitée ? La question divise, découvrez.

Une 6ᵉ baisse des taux de la BCE en soutien à l’économie ?

La Banque Centrale Européenne accorde pour la 6ᵉ fois en moins d’un an, une nouvelle baisse de ses taux directeurs dans une annonce officielle ce jeudi 6 mars 2025. Cette baisse de 0,25 point ramène désormais le taux principal de la BCE à 2,50 %. Pour rappel, le dernier abaissement des taux date seulement du 15 janvier, lequel avait redonné espoir aux emprunteurs immobiliers sur l’état d’esprit positif de la politique monétaire, continuant d’adoucir les règles. Car cette décision vise à soutenir un écosystème économique et social encore balbutiant, auquel s’ajoute une politique internationale en tension qui inquiète et questionne.

2,50 %

Le taux directeur de la BCE depuis le 6 mars 2025

Une politique monétaire accommodante

Depuis le début du mois de juin 2024, la BCE applique une trajectoire résolument expansionniste en diminuant de façon successive ses taux. Si son objectif principal est de relancer la machine du crédit en France en rendant le coût de l’argent plus attractif pour les banques, les ménages et les entreprises, les premiers impacts positifs se font sentir. En effet, les taux d’emprunt oscillent entre baisse et stabilisation depuis 1 an déjà, permettant au secteur de l’immobilier de voir les acheteurs revenir sur le marché.

3 %

Le taux d’emprunt immobilier moyen en mars sur 20 ans

Avec un pouvoir d’achat immobilier à la hausse, les acquéreurs retrouvent le moral et peuvent de nouveau envisager de réaliser leur projet immobilier. En permettant de diminuer le taux moyen des crédits d’un point depuis 1 an, la baisse des taux directeurs participe au regain d’énergie du secteur.

« Une baisse d’un point du taux de crédit représente 30 000 euros de pouvoir d’achat supplémentaire pour un emprunt de 200 000 euros »

Propos tenus par Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi

Après des mois de désertification des acheteurs, les banques cherchent à regagner des clients et palier la contraction du marché du crédit. Des offres d’emprunt immobilier attractives émergent et la concurrence se fait de plus en plus rude. Cette dynamique devrait faciliter l’accès à la propriété et plus particulièrement pour les primo-accédants, longtemps pénalisés par la flambée des taux.

Entre soutien à la croissance et incertitudes économiques

Si la baisse des taux de la BCE est justifiée par la relance cruciale de la croissance et le soutien au crédit immobilier, cette politique monétaire intervient toutefois dans un environnement économique mondial complexe. À commencer par la croissance de la zone euro affaiblie et sa prévision attendue à 1,1 % et finalement revue à la baisse pour 2025.

0,9 %

Le taux croissance prévu pour la zone Euro en 2025

La politique monétaire américaine depuis l’élection de Donald Trump, participe, elle aussi, à la montée de l’incertitude générale. De son côté, la FED (Réserve fédérale des États-Unis) a décidé de suspendre son cycle de baisse des taux suite à la persistance de l’inflation aux États-Unis. Or, les visions monétaires opposées entre les deux continents pourraient avoir des conséquences sur les flux de capitaux et la stabilité des marchés financiers. Les tensions économiques entre les États-Unis et l’Union européenne autour des mesures protectionnistes et les droits de douane réciproques imposés prochainement par le Président des États-Unis, freinent également la croissance. Enfin, en augmentant ses dépenses militaires, l’Allemagne participe également au déséquilibre budgétaire pesant sur le risque de pression inflationniste.

La BCE doit faire un choix

Actuellement, la Banque Centrale Européenne poursuit sa politique d’assouplissement monétaire, mais des divergences au sein de l’institution quant à la suite des événements pourrait freiner ses ardeurs. En effet, certains membres du conseil des gouverneurs de la BCE, souhaiteraient faire une pause dans la baisse des taux. Selon eux, l’inflation demeure un facteur à risque majeur, notamment à cause de la situation internationale instable. D’autres s’opposent et qualifient cette décision de prématurée, ne souhaitant pas stopper cette dynamique, face à une croissance européenne encore fragile et des conditions de financement qui doivent continuer à s’améliorer.

C’est dans ce contexte géopolitique ébranlé que la BCE devra arbitrer entre plusieurs objectifs parfois contradictoires. Celui de continuer à soutenir une économie en convalescence tout en restant attentive à une éventuelle reprise de l’inflation, et celui de jongler avec l’impact d’une politique budgétaire internationale de plus en plus divergente.

Si cette nouvelle baisse des taux directeurs permet aux ménages et aux investisseurs de profiter d’offres bancaires plus attractives, la situation économique mondiale n’offre aucune certitude sur la durée de cet engagement. La BCE devra-t-elle faire une croix sur son objectif d’un taux neutre d’ici l’été ou tiendra-t-elle le cap d’un taux à 2 % ?

En résumé

  • La BCE réduit de nouveau son taux directeur à 2,5 % le 6 mars 2025 et marque sa 6ᵉ baisse en moins d’un an afin de continuer à soutenir l’économie ;
  • Cette politique monétaire à pour objectif de rendre le crédit immobilier plus accessible aux ménages et aux entreprises, stimulant ainsi le marché ;
  • La baisse des taux d’emprunt encourage les acheteurs immobiliers à revenir sur le marché grâce à leur pouvoir d’achat qui augmente ;
  • La croissance de la zone euro est en ralentissement (prévision revue à 0,9 % en 2025) et la FED quant à elle suspend ses baisses de taux face à l’inflation qui grandit au Etats-Unis ;
  • De leur côté, les tensions économiques entre les États-Unis et l’Europe, mais aussi l’augmentation des dépenses militaires allemandes, compliquent la stabilité financière internationale ;
  • Certains gouverneurs désirent ralentir la baisse des taux de la BCE face aux risques inflationnistes encore présents, tandis que d’autres défendent son maintien pour soutenir la croissance ;
  • La BCE devra arbitrer entre stimulation économique et contrôle de l’inflation, tout en gardant en tête son objectif d’un taux neutre à 2 % d’ici l’été prochain.

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Elodie FUENTES

Rédactrice web, spécialisée en économie, finance et gestion de patrimoine

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