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Immobilier : ces femmes qui achètent seules, un phénomène en pleine expansion

Publié le 11 Mar 2025

horloge Lecture de 3 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Maeva FLORICOURT

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L’investissement immobilier en solo n’est plus l’apanage des hommes. Ces dernières années, le marché voit émerger une nouvelle tendance : de plus en plus de femmes célibataires se lancent dans l’achat immobilier. Un véritable signal d’évolution sociétale, qui traduit la volonté de sécuriser son avenir financier et de se constituer un patrimoine de manière indépendante. Pour autant, les défis restent nombreux, notamment en raison des inégalités salariales. Retour sur un phénomène de fond, chiffres à l’appui.

4 achats sur 10 sont réalisés par des célibataires 

Selon l’étude menée par le courtier Empruntis en 2024, les femmes représentent 46 % des acheteurs célibataires, contre 54 % pour les hommes. Bien que la majorité des transactions (60,7 %) soit encore portée par des couples, la proportion de femmes qui souscrit un crédit seules se rapproche de celle des hommes (19 % contre 20,3 %).

Cette évolution s’inscrit dans un contexte où près de quatre transactions sur dix sont réalisées par des personnes célibataires. L’envie d’autonomie financière et la volonté d’investir durablement dans la pierre semblent encourager de plus en plus d’acheteuses à franchir le cap en solo.

Des revenus moins élevés, mais un apport souvent plus conséquent

Si les femmes s’imposent de plus en plus sur le marché immobilier, elles doivent composer avec des revenus en moyenne inférieurs à ceux des hommes. D’après l’INSEE, l’écart salarial global entre les femmes et les hommes salariés du secteur privé atteint encore environ 15,9 % en équivalent temps plein. Conséquence directe : le budget dédié à un projet immobilier est souvent plus serré.

Pour contourner cet écart, la prudence et l’anticipation semblent être la clé. L’étude d’Empruntis révèle, en effet, que lorsqu’elles achètent seules, les femmes présentent souvent un apport personnel plus élevé. Concrètement, elles injectent en moyenne 22,9 % du montant total de leur achat, contre 20,8 % pour les hommes. Cette stratégie se traduit également par un temps de préparation plus long : en optant pour un apport plus important et un plan d’épargne dédié, les acheteuses s’assurent de limiter le risque de refus bancaire.

Un pouvoir d’achat immobilier encore limité

Les écarts de revenus se répercutent inévitablement sur la surface que les femmes peuvent acquérir. Selon l’étude SeLoger, le pouvoir d’achat immobilier des femmes en France est inférieur de 4 % à celui des hommes. Concrètement, là où un homme peut acheter 51 m², une femme achète plutôt 49 m². La différence peut sembler minime sur le papier, mais elle témoigne d’un réel fossé financier, lequel se creuse encore davantage dans les grandes villes aux prix élevés.

De plus, cette même étude rappelle que cette inégalité n’est pas nouvelle : dès 1996, on observait déjà un écart de plusieurs mètres carrés en défaveur des femmes et la tendance n’a pas été entièrement résorbée. La hausse des prix de l’immobilier dans certaines métropoles n’arrange pas la situation : pour garder un équilibre budgétaire, certaines acheteuses n’hésitent plus à se tourner vers des villes moyennes ou la périphérie des grandes agglomérations.

À savoir

L’âge moyen d’achat en solo pour les femmes serait d’environ 39 ans, contre 36 ans pour les hommes.

Les disparités régionales : un critère déterminant

Cette notion géographique est un autre frein majeur : les acquéreurs ne sont pas tous égaux face aux disparités régionales. Dans les grandes métropoles où les prix sont élevés, le pouvoir d’achat immobilier est plus restreint pour les acquéreurs, et particulièrement pour les femmes. À l’inverse, dans des zones plus rurales ou dans des villes de taille moyenne, il peut être plus facile de trouver des biens à des prix accessibles, permettant à une femme seule de concrétiser son projet.

Outre le prix au mètre carré, la dynamique économique locale entre en jeu. Les régions avec un bassin d’emplois qualifiés (souvent mieux rémunérés) facilitent l’accès au crédit et à la propriété. À l’inverse, dans des territoires touchés par la précarité, les carrières sont plus hachées, les salaires plus bas et les banques plus frileuses à l’idée de financer un achat immobilier en solo.

Un crédit plus coûteux pour les femmes

Depuis 2012, la Cour de justice européenne interdit aux assureurs de fixer des primes différentes selon le sexe, au nom de l’égalité hommes-femmes. Pourtant, comme le souligne l’étude de Magnolia.fr, les disparités restent criantes. Sur la durée totale d’un prêt, une femme paie en moyenne 4 931 € d’assurance, contre 4 589 € pour un homme. Cet écart s’expliquerait notamment par une durée d’emprunt plus longue et, dans certains cas, des conditions de travail moins favorables.

Pour cause, les femmes sont moins nombreuses à occuper des postes de cadre, elles sont également moins présentes dans les secteurs les mieux rémunérés et négocient rarement leur salaire. Les interruptions de carrière (maternité, congés parentaux) pèsent aussi sur leur progression. Résultat, à l’échelle européenne, elles gagnent encore 16 % de moins que les hommes, ce qui réduit leur capacité à emprunter à des conditions équitables.

14,7 %

Part des femmes occupant un poste de cadre

20,5 %

Part des hommes occupant un poste de cadre

En résumé

  • En France, près de 4 achats immobiliers sur 10 concernent des célibataires, dont 46 % de femmes ;
  • Elles ont souvent un apport personnel plus élevé, malgré des salaires inférieurs ;
  • Les femmes acquéreurs achètent en moyenne 49 m², contre 51 m² pour les hommes ;
  • Les disparités régionales et le manque de représentativité des femmes à des postes rémunérateurs complexifient encore plus leur projet d’achat immobilier.
  • Pour autant, les femmes célibataires sont de plus en plus nombreuses à lancer leur projet immobilier.

Nos sources

  • Empruntis, Enquête 2024

  • Seloger, Inégalités femmes-hommes dans l’accès à la propriété : où en est-on ?

  • Magnolia.fr, Les femmes paient plus cher leur crédit immobilier

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Maeva FLORICOURT

RÉDACTRICE WEB, SPÉCIALISÉE EN ÉCONOMIE, FINANCE ET GESTION DE PATRIMOINE

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