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Finance : les Français en manque de repères
Publié le 06 Août 2020
Lecture de 3 min.
Thématique : Actualités
Rédigé par Julie François
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Une enquête d’Audirep pour la Banque de France montre que les Français pensent manquer de culture financière. Alors que les pouvoirs publics ont lancé, depuis 2016, une stratégie d’éducation nationale afin d’améliorer les connaissances des citoyens en la matière, 80 % des Français estiment avoir un niveau de connaissance moyen ou faible sur les questions financières. Explications.
Les Français démunis face aux questions financières
Seulement 2 Français sur 10 estiment avoir un niveau de connaissance élevé en termes de questions financières. C’est le constat de la Banque de France lors de sa dernière enquête sur l’éducation économique et financière des Français, publiée le 20 juillet. Elle montre que les Français restent démunis face aux questions financières. « Seule une personne interrogée sur cinq (21 %) connaît l’offre bancaire spécifique, tandis que moins de la moitié (48 %) indique connaître le Livret d’Épargne Populaire », souligne l’étude.
43 %
des personnes interrogées ont le sentiment de ne pas disposer d’informations suffisamment fiables et neutres pour gérer efficacement leur budget, selon l’enquête sur l’éducation financière du public en France, de la Banque de France, publiée le 21 mars 2019.
Ces résultats sont même alarmants quant aux repères des Français pour détecter des offres de placement douteuses. Sur le taux de rendement d’un produit financier, « 60 % des répondants indiquent ne s’interroger qu’à partir de 3 %, tandis que 44 % trouvent une proposition suspecte à partir de 4 % ». Un seuil bien trop élevé qui démontre une vigilance insuffisante des épargnants, étroitement liée au manque d’informations sur le sujet. Pour rappel, la rémunération du livret A est actuellement fixée à 0,50 % et le rendement des contrats d’assurance vie en euros s’établit autour des 2 % depuis 2019.
L’épargne, entre idées reçues et transformation technologique
Ces rendements, qui paraissent sans risque pour la plupart des Français, ne sont qu’en partie erronés. En effet, ils correspondent à des taux qui ont existé à une autre époque, avant l’application, par la Banque centrale européenne (BCE), d’une politique monétaire de taux de crédit et d’épargne extrêmement basse. L’idée que se font les épargnants des produits financiers n’est donc pas en adéquation avec la réalité du marché. Ce fossé s’explique, notamment, par une évolution rapide de l’offre qui ne permet pas aux épargnants de disposer des données relatives. Ainsi, 30 % des personnes interrogées affirment avoir rencontré ces deux dernières années « une difficulté ou eu une interrogation en matière de banque ou d’assurance », contre 21 % en 2019.
Si le manque de connaissances en matière d’économie et de finance est un frein, la transformation technologique des services bancaires rend, paradoxalement, plus difficile l’accès à l’information. En effet, la digitalisation des relations avec la clientèle ne favorise pas nécessairement l’échange. Au contraire, les ménages sont soupçonneux dès réception d’un mail d’une banque en raison de la multiplication des tentatives de fraude. Pour 26 % des répondants, « la réception de mails ou SMS frauduleux, des tentatives d’hameçonnage et les faux mails » est en tête des difficultés rencontrées dans la gestion. Une donnée nouvelle qui vient supplanter les problèmes de gestion (8 %) ou les questions relatives à l’épargne (4 %).
Une stratégie nationale d’éducation financière à renforcer
Cette enquête commandée, chaque année, par la Banque de France est destinée à mesurer l’évolution des connaissances des épargnants sur les questions relatives au budget et aux placements financiers, dans le cadre du développement de la stratégie nationale d’éducation économique et financière lancée par les pouvoirs publics en 2016. Malgré les efforts réalisés depuis deux ans, elle tend à souligner que des lacunes perdurent et que la culture financière des Français semble en retrait par rapport aux années précédentes.
Par le biais d’un portail internet, Mesquestionsdargent.fr, la Banque de France et les membres du comité opérationnel « EDUCFI » proposent au grand public des informations neutres, simples, pédagogiques et gratuites facilitant une meilleure compréhension des sujets économiques, budgétaires et financiers. L’objectif : sensibiliser les citoyens aux questions financières afin de mieux gérer leur argent. 84 % des interrogés pensent, d’ailleurs, que l’éducation financière et budgétaire devrait être enseignée à l’école. En cas de doute ou de question relative à un placement financier, des spécialistes tels que les conseillers en gestion de patrimoine sont formés pour guider les particuliers dans leurs choix d’épargne.
En résumé
- Une enquête d’Audirep pour la Banque de France montre que les Français sont démunis face aux questions financières. La plupart des interrogés estiment n’avoir qu’un faible niveau de connaissances en la matière.
- L’idée que se font les épargnants des placements est souvent erronée. En effet, certains dispositifs bancaires ou produits financiers restent méconnus du grand public.
- L’évolution rapide des produits proposés et la digitalisation des échanges avec les experts semblent être des freins importants à la transmission des informations.
- Le travail réalisé par la Banque de France, dans le cadre de la mise en place d’une stratégie nationale d’éducation financière, montre qu’il reste encore beaucoup à faire pour combler les lacunes existantes.
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Julie François
Rédactrice spécialisée en gestion de patrimoine, économie, finances
Journaliste de formation, j'écris sur la gestion de patrimoine et la défiscalisation pour plusieurs supports. Les mots sont devenus ma boîte à outils pour décrypter le monde. Grâce à eux, je décortique des concepts, illustre des idées et affine des pensées et tente, à travers mes articles, de rendre plus intelligible l’univers de la gestion de patrimoine et de l’immobilier.
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