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La Fed relève une nouvelle fois ses taux directeurs, quid de la BCE ?
Publié le 27 Juil 2023
Lecture de 4 min.
Thématique : Actualités
Rédigé par Thomas Saint-Antonin
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La Banque centrale américaine (FED) a relevé d’un quart de point son principal taux directeur. Une hausse qui pourrait se poursuivre au mois de septembre et dont la Banque centrale européenne (BCE) s’est également inspirée.
Les taux de la Fed à leur plus haut niveau depuis 2001
La onzième hausse depuis mars 2022. Mercredi 26 juillet 2023, la banque centrale américaine (Fed) a décidé, une nouvelle fois, de relever ses taux directeurs. Ces derniers devraient être compris entre 5,25 % et 5,50 % après une pause observée en juin. Une décision prise à l’unanimité des onze membres votants du comité de politique monétaire (FOMC). Un niveau inédit après des taux proches de 0 % servis au début de l’année 2022 qui devrait fortement handicaper les ménages et les entreprises dans leur quête d’accès à la propriété. Cette situation n’est pas sans rappeler celle de la France, confrontée, elle aussi, à une hausse des taux d’emprunt depuis de longs mois (avoisinant les 4 % sur 25 ans).
« Il est possible de relever encore les taux ou de les stabiliser. Je ne pense pas que les taux vont baisser avant 2024. »
Jerome Powell, président de la Fed.
Mais la hausse des taux pourrait ne pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, une nouvelle augmentation n’est pas à exclure pour le mois de septembre prochain. « Je dirais qu’il est possible que nous relevions à nouveau les taux lors de la réunion de septembre si les données le justifient » déclarait le président de la Fed lors de sa dernière conférence de presse, avant de poursuivre : « Nous allons procéder à des évaluations minutieuses comme je l’ai dit, réunion par réunion ».
Une chose est sûre, le chemin sera long et semé d’embûches pour tenter de canaliser l’optimisme affiché par les différents acteurs économiques du pays. Un travail de sape qui devrait inévitablement passer par une nouvelle hausse des taux, malgré un début de désinflation qui n’est pas pour déplaire à Jerome Powell.
L’entracte du mois de juin s’est-il révélé efficace ?
Dernièrement, la politique monétaire américaine semblait tout de même porter ses fruits. L’inflation est tombée à 3 % au mois de juin (son plus bas niveau depuis 2021). Une bonne nouvelle, même si ce chiffre reste encore loin des ambitions affichées par Jerome Powell : une inflation à 2 % maximum. Attention, la pause du mois de juin, sans hausse des taux, a aussi permis de révéler une certaine efficacité de la politique monétaire restrictive pratiquée dans le pays. La création d’emploi a ralenti en juin, certes, mais le taux de chômage reste lui à un niveau relativement bas, à 3,60 %.
Ceci dit, tout n’est pas gagné pour les États-Unis. Si l’inflation et le niveau de chômage poussent à l’optimisme, il est important de se pencher sur l’inflation sous-jacente, autrement dit : hors prix de l’alimentation et de l’énergie. Et c’est là que le bât blesse, elle atteint 4,80 % sur un an. Le prix du logement est notamment en cause, il ne cesse de grimper. Tout est question d’équilibre et ce dernier semble encore fragile.
Le risque de récession s’éloigne pour les États-Unis
Cette lutte acharnée d’augmentation des taux directeurs pourrait-elle faire peser un risque de récession sur le pays ? Pas vraiment selon les économistes de la Fed. Même si le patron de la réserve fédérale préfère rester prudent sur le sujet en évoquant un « équilibre entre les deux risques. Le risque d’en faire trop ou pas assez ». Autrement dit, arriver à arbitrer correctement la balance inflation/récession. « Nous arrivons à un point où il y a vraiment des risques des deux côtés » a-t-il déclaré. Alors, tout n’est pas gagné pour les États-Unis. Si la Fed venait à stopper sa politique de restriction monétaire de manière trop abrupte, c’est la confiance de ses acteurs économiques qu’elle pourrait bien perdre.
À savoir
Goldman Sachs a révisé sa prévision d’une récession pour l’économie américaine de 30 % à 20 % de risque.
BCE : une hausse des taux de 0,25 point
Jeudi 27 juillet 2023, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage comme annoncé par sa présidence Christine Lagarde. Un an après avoir lancé le cycle de relèvement des taux le plus rapide jamais mis en place, la BCE ne change pas de cap. Problème, la zone euro est tombée en légère récession l’hiver dernier, même si les dernières prévisions voient le PIB progresser de 0,9 % en 2023. En résumé : pas de quoi tirer la sonnette d’alarme.
En revanche, la demande de crédit, elle, a considérablement chuté, atteignant même son plus bas niveau depuis une vingtaine d’années en raison de la hausse massive des taux d’intérêt. La BCE préfère pour l’heure freiner l’économie pour éviter une hausse des prix des entreprises. Cette politique monétaire restrictive, qui n’est pas sans rappeler celle pratiquée aux États-Unis par la Fed est désormais vivement critiquées dans certains états en délicatesse économique comme le Portugal. Des désaccord qui pourraient conduire la BCE à changer de braquet dès la rentrée.
En résumé
- La Fed a annoncé une nouvelle hausse de ses taux directeurs entre 5,25 % et 5,50 % ;
- Cette hausse des taux pourrait se poursuivre en septembre 2023, soit la 12ème augmentation depuis mars 2022 ;
- Le risque de récession qui pesait sur les États-Unis semble peu à peu s’éloigner ;
- La Banque centrale européenne (BCE) a, elle aussi, annoncé un relèvement de ses taux de 0,25 point.
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Thomas Saint-Antonin
Rédacteur web, spécialisé en économie et gestion de patrimoine.
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