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Épargne : la baisse de l’inflation booste les économies des Français

Des records d’épargne depuis la crise sanitaire

Les derniers chiffres de l’Insee concernant l’effort d’épargne des Français sont tombés, affichant des données très encourageantes sur la période du deuxième trimestre 2024. Et pour cause, l’épargne des ménages aurait grimpé de presque +3 % par rapport à l’année 2019, soit juste avant l’apparition du COVID-19. À titre de comparaison, fin 2019, les épargnants avaient consacré 15 % de leur revenu brut à l’épargne, contre 17,9 % au deuxième trimestre 2024. Aujourd’hui, tous les regards se tournent vers la baisse de l’inflation pour expliquer cette courbe ascendante. Entre le 1er et le 2e trimestre, la capacité d’épargne financière a bondi de 8,1 % à 8,5 %.

Alors comment expliquer la pérennisation, voire l’augmentation de l’effort d’épargne en France malgré la baisse de l’inflation ? Plusieurs facteurs expliquent cette tendance inhabituelle. Le redressement des indices boursiers est un levier de motivation pour investir davantage. Les rendements attractifs des fonds en euros dans les contrats d’assurance-vie, soutenus par des opérations commerciales des assureurs ont également joué un rôle dans l’augmentation de l’effort d’épargne des Français. Voyant leur pouvoir d’achat valorisé, les ménages ont semble-t-il joué la prudence en privilégiant l’épargne à la consommation.

Les livrets d’épargne privilégiés

De leur côté, les taux de rendement des livrets ont participé à cette montée de l’épargne. En effet, la rentabilité des livrets d’épargne augmente dès lors que l’inflation baisse. Ainsi, le taux de rendement des véhicules d’épargnes, comme le livret A, le LEP (livret d’épargne populaire), mais aussi celui des plans d’épargne dépasse l’indice des prix à la consommation, le IPC. Certains livrets d’épargne deviennent de ce fait plus avantageux que d’autres, c’est le cas du LEP, permettant de profiter d’un taux de rendement à 4 %.

En ayant gelé leur valeur de rentabilité, certains produits d’épargne demeurent plus intéressants que d’autres avec la baisse de l’inflation. C’est le cas pour le livret A et le LDDS (livret de développement durable et social). Pour rappel, ces deux produits bénéficient d’un plafond de rendement bloqué à 3 % jusqu’en 2025, permettant de rapporter jusqu’à 21 € par mois d’intérêts nets, à un détenteur du livret A dont ce dernier aurait épargné 22 950 € (le plafond maximal autorisé pour ce type de contrat d’épargne).

Les incertitudes politiques et économiques

L’instabilité géopolitique continue de peser sur les comportements d’épargne. Les tensions persistantes, comme la guerre en Ukraine et les conflits au Proche-Orient, incitent les ménages à maintenir un niveau élevé d’épargne de précaution. De plus, la dissolution de l’Assemblée nationale en juin a renforcé cette tendance, les ménages craignant une nouvelle hausse potentielle des prix. Épargner est une valeur refuge pour les ménages français inquiets par la conjoncture actuelle. L’absence de visibilité économique dans les mois à venir, doublée d’une schizophrénie politique inquiétante, risquent fortement d’accroître le besoin d’épargne sur les livrets et placements surs et rémunérateurs.

En résumé

• Selon l’INSEE, l’effort d’épargne a augmenté au deuxième trimestre 2024 ;
• Les épargnants consacrent 3 % de plus de leur budget à leur épargne qu’en 2019 ;
• La baisse de l’inflation augmente la rentabilité des livrets d’épargne déjà très attractive ;
• Le livret A et le LEP conservent leur place parmi les véhicules d’épargne les plus intéressants à ce jour ;
• Le climat géopolitique fragilisé par la conjoncture actuelle accentue la motivation des Français pour l’épargne.