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Economie mondiale : une embellie pour 2021 ?
Publié le 11 Déc 2020
Lecture de 5 min.
Thématique : Actualités
Rédigé par Julie François
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L’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) vient de publier un rapport offrant un espoir prometteur pour l’économie mondiale. La perspective de vaccins permet d’écarter l’incertitude et d’entrevoir une éclaircie à l’horizon. Si les difficultés sont encore loin d’être surmontées, un redressement de la situation économique mondiale est envisagé avec confiance. Le point sur les prévisions pour 2021.
Des perspectives de croissance mondiale optimistes
« Faire de l’espoir une réalité », c’est avec ces termes engageants que Laurence Boone, cheffe économiste de l’OCDE, introduit le dernier rapport sur les perspectives économiques de l’OCDE, qui annonce, pour la première fois depuis le début de la pandémie, une reprise de la croissance mondiale. « Après un net recul en 2020, le PIB mondial devrait ainsi progresser d’environ 4 ¼ % en 2021, puis de 3 ¾ % en 2022. » Une estimation revue à la hausse par rapport aux prévisions publiées en septembre dernier. Les effets de la seconde vague de Covid-19 sur l’économie sont donc moins importants que prévu. Une bonne nouvelle qui s’explique notamment par le rebond inespéré au sortir du premier confinement maintenant le commerce international à flot.
Selon l’OCDE, les mesures de soutien à l’emploi et aux entreprises ont permis d’atténuer les retombées économiques de mesures prises lors des confinements successifs et « favoriseront une accélération du rebond économique ». Le rapport va même plus loin dans ses prédictions et affirme que « le redressement de l’économie mondiale va s’accélérer au cours des deux prochaines années, le PIB mondial retrouvant fin 2021 son niveau pré-pandémie. » Il y a donc une perspective de sortie de crise envisagée par l’OCDE. Cette position optimiste se base sur plusieurs facteurs : une demande forte en 2021, conséquence d’une volonté de consommer, de se déplacer, de reprendre une « vie normale », qui viendrait booster la production mondiale. Pour illustrer ce scénario, un exemple parlant : la Chine, qui semble avoir vaincu la pandémie, a désormais un rythme de croissance supérieur à celui enregistré avant l’épidémie de Covid-19. L’OCDE envisage une croissance du PIB chinois de 8 % pour 2021 et de 5 % en 2022.
L’espoir du vaccin anti-Covid-19
Les annonces récentes de la distribution à grande échelle d’un vaccin efficace pour lutter conte la Covid-19 renforce les positions optimistes de l’OCDE et donne une meilleure visibilité quant au contrôle de la pandémie, malgré son impact sur l’économie mondiale. Car le vaccin, en plus de permettre de lever les mesures restrictives pesant sur les économies, s’avère également être un « shoot » d’espoir et de confiance permettant de relancer la consommation et donc la production. L’OCDE envisage, dès 2021, une hausse de la consommation, et ce, malgré les difficultés économiques persistantes, alimentée notamment par l’épargne des ménages accumulée durant l’épidémie. Le vaccin apparaît donc comme un puissant remède à la crise économique annoncée.
1,5 million
C’est le nombre de décès liés au Covid-19 recensés dans le monde, selon le rapport de l’OCDE de décembre 2020.
Cependant, pour que les prédictions du rapport se réalisent, l’OCDE préconise de poursuivre « l’orientation actuellement accommodante de la politique monétaire […], comme le prévoient les grandes banques centrales des économies avancées. Les banques centrales devraient aussi continuer de fournir un filet de sécurité aux marchés du crédit et veiller au maintien de taux d’intérêt faibles et stables. » Car si une embellie est à prévoir pour l’économie mondiale, l’évolution de la situation globale reste trop incertaine pour ne pas maintenir un filet de sécurité. « La réduction de la taxe professionnelle de 10 milliards d’euros, les subventions dans le secteur automobile, l’augmentation des investissements publics ainsi que le financement supplémentaire des programmes de formation, apporteront un large soutien à la reprise au cours des deux prochaines années », souligne l’OCDE dans son rapport.
Une reprise économique graduelle et incertaine en 2021
L’embellie à venir n’exclut pas quelques nuages et l’OCDE le rappelle que « les perspectives demeurent exceptionnellement incertaines, marquées par des risques de révision à la hausse comme à la baisse ». Le rapport envisage donc plusieurs scénarios et insiste sur l’importance d’une coopération internationale pour une distribution efficace du vaccin à l’échelle mondiale. Quelle que soit l’ampleur de la reprise économique, cette dernière ne sera « pas homogène dans tous les pays, ce qui pourrait modifier durablement l’économie mondiale » selon l’OCDE. En effet, dans de nombreux pays et malgré les perspectives envisagées, la production devrait rester, en 2022, inférieure de 5 % aux prévisions d’avant-crise.
La crise liée à la pandémie de Covid-19 ne sera donc pas de l’histoire ancienne en 2021. Sur ce point, l’OCDE souligne que « même dans un scénario favorable, la pandémie aura mis à mal le tissu socio-économique partout dans le monde » et préconise aux gouvernements de « continuer de mobiliser activement les instruments de politique économique, en ciblant plus précisément ceux qui ont le plus souffert de la pandémie. »
Le risque social, une variable non-négligeable pour les investisseurs
Le facteur social est, dans le rapport de l’OCDE, la grande inconnue qui peut modifier l’équation. Pour que les prédictions de l’organisation deviennent réalité, cette dernière met le doigt sur le danger de le délaisser au profit d’une croissance économique rapide mais inégalitaire. « Il n’y a pas lieu de craindre des interventions de politique économique actives, dès lors qu’elles vont dans le sens d’une croissance plus soutenue et plus équitable. » Pour une reprise économique forte et réussie, les gouvernements doivent montrer qu’ils ont su tirer les leçons de la crise actuelle. Laurence Boone n’hésite pas, dans l’introduction du rapport, à établir des comparaisons avec la « crise financière mondiale » et les conséquences de décisions politiques qui l’ont suivie. L’OCDE prévient que, dans cette crise planétaire sans précédent , « le protectionnisme et la fermeture des frontières ne sont pas une bonne réponse : ils empêchent la circulation des biens essentiels partout dans le monde et pénalisent les économies dont le rattrapage dépend de leur participation aux chaînes de valeur mondiales. Cette tendance doit être inversée ».
Si, pour le moment, la crise actuelle est avant tout sanitaire et économique, le système financier sera impacté par la direction que va prendre l’économie mondiale dans les années à venir. Au même titre que la pandémie a joué un rôle décisif sur les fluctuations des places boursières au printemps. Une crise économique qui se doublerait d’une crise sociale viendrait assurément chambouler une fois de plus les marchés financiers. 2021 sera donc, si on en croit les prévisions de l’OCDE, l’année de la reprise économique, mais rien n’est encore acquis. L’OCDE prévoit d’ailleurs une hausse du chômage à 7,4 % de la population active l’an prochain contre 7,2 % cette année. « Le monde doit éviter que la crise sanitaire et économique ne se mue en plus en une crise financière » rappelle la cheffe économiste de l’OCDE. En effet, la période actuelle combine de nombreux critères favorables aux actifs risqués (taux bas, rebond économique des entreprises, perspective de croissance,…) mais les investisseurs avertis ont tout intérêt à garder l’œil ouvert et rester prudents.
En résumé
- La publication des perspectives de l’OCDE pour l’économie mondiale laisse entrevoir une belle évolution de la croissance pour 2021 et 2022.
- L’annonce d’une campagne de vaccination proche redonne de la visibilité quant aux échanges internationaux et à la production mondiale. La prédiction de l’OCDE d’une reprise économique dès 2021 s’appuie également sur une forte demande, en berne depuis le début de la pandémie.
- Toutefois, le rapport optimiste émet quelques avertissements. La croissance sera au rendez-vous, mais pas de manière homogène; autrement dit, certains pays auront plus de mal à relever leur économie que d’autres.
- Le rapport de l’OCDE rappelle également l’importance des politiques de soutien économique mises en place et la nécessité de maintenir ces filets de sécurité. En effet, la pandémie a augmenté les inégalités fragilisant davantage le tissu socio-économique. Le risque social est donc à surveiller pour les années à venir, car il est l’un des garants d’une reprise économique réussie et durable.
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Julie François
Rédactrice spécialisée en gestion de patrimoine, économie, finances
Journaliste de formation, j'écris sur la gestion de patrimoine et la défiscalisation pour plusieurs supports. Les mots sont devenus ma boîte à outils pour décrypter le monde. Grâce à eux, je décortique des concepts, illustre des idées et affine des pensées et tente, à travers mes articles, de rendre plus intelligible l’univers de la gestion de patrimoine et de l’immobilier.
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