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Bouilloires thermiques : 90 % des logements sont mal adaptés aux fortes chaleurs

Publié le 28 Août 2024

horloge Lecture de 3 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Maeva FLORICOURT

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Le réchauffement climatique et l’intensification des vagues de chaleur imposent un nouveau défi aux propriétaires immobiliers : l’adaptation des logements à ces conditions extrêmes. Les « bouilloires thermiques », invivables durant l’été, représentent aujourd’hui la quasi-totalité du parc immobilier. Une situation qui met en lumière des enjeux majeurs pour le Logement, enjeux qui ne trouvent à ce jour aucune réelle solution.

Une réalité alarmante : 55 % des Français concernés

Au cours de l’été 2023, 55 % des Français ont souffert d’avoir des températures trop élevées dans leur logement durant au moins 24 heures. Ces chiffres issus du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre révèlent une situation de précarité énergétique qui ne cesse de s’aggraver. Depuis 2013, le nombre de personnes vivant dans des logements trop chauds a augmenté de 26 %.

Ce phénomène est particulièrement marqué dans les zones urbaines où la densité du bâti et le manque d’espaces verts contribuent à créer des îlots de chaleur urbains (ICU). Paris est d’ailleurs identifiée comme la ville européenne la plus exposée au risque de mortalité liée aux vagues de chaleur, selon une étude publiée dans Lancet Planet Health.

Des logements majoritairement inadaptés

L’inadéquation des logements français face à ces conditions extrêmes est corroborée par une étude récente réalisée par Pouget Consultants pour IGNES. D’après cette enquête, 90 % des logements sont mal adaptés aux fortes chaleurs. Parmi les facteurs de cette inadaptation, l’absence de protections solaires extérieures sur les fenêtres orientées Sud, Est et Ouest est la plus fréquente. Près de la moitié des logements sont ainsi classés « insuffisants » en termes de confort d’été dans leur Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).

Plus préoccupant encore, ce problème ne se limite pas aux vieilles bâtisses ou aux passoires thermiques. Même parmi les logements neufs ou récemment rénovés, 31 % des biens classés A sur le DPE sont jugés insuffisants en confort d’été, principalement en raison du manque de protections solaires. Ce constat met en lumière une lacune dans la conception et la rénovation des habitations, qui négligent encore trop souvent la gestion des surchauffes estivales.

Un Français sur sept habite un territoire qui sera exposé à plus de vingt journées anormalement chaudes chaque été d’ici 2050. 

Selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre

La fiabilité du DPE encore une fois remise en question

Sans grande surprise, l’étude de Pouget Consultants affirme que plus d’un quart (26 %) des indicateurs « confort d’été » calculés dans les DPE analysés seraient erronés. La cause ? Une mauvaise application des règles de calcul de l’indicateur. Une erreur dans le logiciel serait en cause. 

Pour les propriétaires, ces « bouilloires thermiques » posent de sérieux défis. Non seulement la qualité de vie des occupants est gravement affectée, mais la valeur des biens immobiliers pourrait également en souffrir. Dans un marché immobilier où l’efficacité énergétique est de plus en plus scrutée, les logements incapables de garantir un confort thermique en été risquent de perdre en attractivité. 

En réponse à cette urgence, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a déclaré que 2024 serait « l’année de l’adaptation », avec la publication du troisième Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC 3). Ce plan servira de guide pour les politiques publiques d’adaptation dans une France à +4 °C d’ici 2100. Bien que le ministre ait mentionné une cinquantaine de mesures, pour l’heure, aucune action concrète n’a encore été annoncée pour l’adaptation des logements aux vagues de chaleur.

Quelles solutions pour lutter contre les bouilloires thermiques ?

Face à cette situation, la Fondation Abbé Pierre appelle à une intégration systématique des travaux d’adaptation aux vagues de chaleur dans les rénovations énergétiques subventionnées par l’État. Ces adaptations pourraient inclure : 

  • L’installation de protections solaires, 
  • L’amélioration de l’isolation des toits, 
  • Ou encore l’aménagement de systèmes de ventilation passifs.

Pour les propriétaires, anticiper ces enjeux est essentiel. Investir dès maintenant dans l’amélioration du confort d’été de leurs biens pourrait non seulement préserver la valeur de leur patrimoine, mais aussi répondre à une demande croissante de logements adaptés au climat de demain. Du côté des politiques, reste à savoir s’ils s’empareront enfin de cette urgence.

En résumé

  • Selon une étude de Pouget Consultants pour IGNES, 90 % des logements français sont mal adaptés aux fortes chaleurs et 31 % des logements classés A sont insuffisants en confort d’été.
  • 55 % des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement en 2023, d’après le rapport de la Fondation Abbé Pierre.
  • Les zones urbaines sont particulièrement touchées par les îlots de chaleur et 26 % des indicateurs « confort d’été » sont erronés.
  • La Fondation Abbé Pierre appelle à des rénovations adaptées aux vagues de chaleur.

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Maeva FLORICOURT

RÉDACTRICE WEB, SPÉCIALISÉE EN ÉCONOMIE, FINANCE ET GESTION DE PATRIMOINE

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