Quelles sont les différences entre FIP et FCPI ?
Publié le 30 Oct 2019
Lecture de 3 min.
Thématique : Actualités
Rédigé par Julie François
Chacun à leur manière, les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) et Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) contribuent à l’économie réelle et permettent aux investisseurs de bénéficier d’un avantage fiscal. Leur fonctionnement est reconnu pour être similaire, mais alors, quelles sont leurs différences ? Quel fonds de placements est le mieux adapté à votre profil ?
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Récapitulatif des FIP
Les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) font partie des Fonds Communs de Placements à Risques (FCPR). Ils ont été créés dans l’optique de soutenir les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) cotés en bourse et les petites et moyennes entreprises non-cotées en bourse. Le tout à une échelle locale, ou régionale. À partir de cinq ans, l’investisseur en parts de FIP peut accéder à des avantages fiscaux.
Récapitulatif des FCPI
Les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) favorisent le financement du développement des entreprises innovantes non-cotées en bourse. Comprises dans les Fonds Communs de Placements à Risque (FCPR), ces solutions de placements sont ouvertes sur une année afin de collecter des fonds et fermées à l’issue de cette même année. Les secteurs concernés peuvent être très variés, autant pour le placement de proximité que pour le placement dans l’innovation. Reste à savoir que les entreprises ciblées par les investissements en FIP sont plus limitées que ceux en FCPI.
Entreprise ciblée | FIP | FCPI |
---|---|---|
Chiffre d’affaires | < 50 millions d’euros | aucune contrainte |
Bilan | < 43 millions d’euros | aucune contrainte |
Nombre de salariés | 250 salariés minimum | selon la réglementation européenne des PME |
Ancienneté | 20 % des entreprises doivent être créées depuis moins de 8 ans | inférieure à 10 ans |
Répartition | 70 % des entreprises doivent être des sociétés non-cotées en bourse | 70 % des entreprises doivent être des sociétés non-cotées en bourse ayant un caractère innovant |
Échelle géographique | 4 régions limitrophes en Union Européenne | Union européenne |
La fiscalité des FIP/FCPI
Les deux fonds de placements ouvrent droit à des avantages fiscaux. Dispositifs de défiscalisation, ils entrent dans le calcul des niches fiscales, et sont cumulables. L’investisseur doit détenir ses parts depuis plus de cinq ans pour avoir droit à l’exonération de l’imposition sur la plus-value. Cependant, dès l’année de souscription, le contribuable bénéficie d’une réduction d’impôt à hauteur de 18 % versée en une fois par l’administration fiscale. Selon la composition du foyer fiscal, celle-ci peut représenter un montant maximum de 2 160 € pour une personne seule (plafond de versement à hauteur de 12 000 €) ou de 4 320 € pour un couple ayant une imposition commune (plafond de versement à hauteur de 24 000 €). L’exonération d’impôt sur la plus-value apparaît à partir de cinq ans. L’investisseur reste tout de même soumis aux prélèvements sociaux (environ 17,2 %).
Depuis 2019, les lois de finances successives accordent une augmentation du taux de réduction d’impôt de 18 % à 25 %. Cette augmentation est prorogée jusqu’au 31 décembre 2021.
Quels sont les points d’attention ?
Un investisseur partagé entre FIP et FCPI doit être attentif à plusieurs critères déterminants :
- Le risque : quel que soit le type de fonds choisi, il faut savoir que la perte d’une partie ou de la totalité du capital est une réalité à envisager. En souscrivant à des parts de Fonds Commun de Placement dans l’Innovation ou à des parts de Fonds d’Investissement de Proximité, le risque n’est pas nul et doit être pris en compte dans votre stratégie d’investissement. Côté FCPI, le risque réside dans le type d’entreprise dans lequel vous investissez : des entreprises très jeunes à fort potentiel de croissance. Le risque est donc élevé mais le jeu en vaut parfois la chandelle car les gains peuvent aussi l’être.
- La liquidité : les FIP comme les FCPI concernent des sociétés non-cotées en Bourse. Ces fonds ne sont donc, par définition, pas des liquidités. De ce fait, il n’existe pas de marché où échanger ses parts. La vente de titres peut donc être longue et complexe. Sachant que pour bénéficier de l’avantage fiscal auquel ils ouvrent droit, les fonds doivent être conservés au moins 5 ans.
Quels sont les frais ?
En souscrivant à des parts de Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) ou de Fonds d’Investissement de Proximité (FIP), vous pouvez espérer un rendement relativement intéressant pour l’investisseur puisqu’en plus de défiscaliser une partie de la somme investie, il peut parfois, à terme, récupérer plus d’argent que la somme investie à l’issue de la vente des parts.
Toutefois, les frais liés à l’investissement dans des parts de FIP ou FCPI constituent un frein assez important. Et, pour cause, ils grimpent souvent assez vite et viennent parfois même grignoter la réduction d’impôt, principal argument de ces placements. Les frais d’entrée représentent en général 3 % à 5 % du montant investi. S’ajoutent ensuite les frais de gestion prélevés annuellement. Ces derniers s’élèvent à environ 3 % à 5 % de l’épargne gérée. Cette somme fait office de rémunération pour la société de gestion qui sélectionne les PME et gère le montant investi. Au bout du compte, les frais peuvent représenter entre 20 % et 40 % de l’investissement.
Si le choix entre FIP et FCPI ne se joue pas sur la fiscalité, il est toutefois important de s’y pencher, car elle joue un rôle important dans la prise de décision. Pour le reste, c’est à l’investisseur de définir si son cœur balance pour le local ou pour l’innovation.
Le cas des FIP Corse/Outre-mer
La réduction d’impôt est majorée pour les investisseurs en FIP sur l’Île de Beauté ou FIP en Outre-mer. Pour le FIP Corse, le pourcentage atteint 30 %, soit un maximum de 3 600 € pour les personnes seules, et 7 200 € pour les couples. En Outre-mer, la réduction d’impôt s’élève également à 30 %.
Julie François
Rédactrice spécialisée en gestion de patrimoine, économie, finances
Journaliste de formation, j'écris sur la gestion de patrimoine et la défiscalisation pour plusieurs supports. Les mots sont devenus ma boîte à outils pour décrypter le monde. Grâce à eux, je décortique des concepts, illustre des idées et affine des pensées et tente, à travers mes articles, de rendre plus intelligible l’univers de la gestion de patrimoine et de l’immobilier.
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