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Coronavirus : que faire de ses actions face au krach boursier ?
Publié le 17 Mar 2020
Lecture de 5 min.
Thématique : Actualités
Rédigé par Julie François
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Alors que l’épidémie de Coronavirus se propage, les places boursières s’affolent. Malgré les mesures prises par les banques centrales et certains Etats, les bourses chutent vertigineusement au point de redouter une nouvelle crise économique. Face à l’incertitude des marchés, que faire de ses actions boursières ?
Bourses : le grand plongeon
C’est devenu un épisode récurrent ces derniers jours : les bourses se sont enfoncées à nouveau hier et la panique ne cesse de grandir parmi les opérateurs boursiers. Après le lundi noir dû à la course au prix du pétrole entre l’Arabie Saoudite et la Russie, jeudi dernier a été le second épisode le plus sombre depuis bien longtemps. Mais les marchés financiers ont connu une nouvelle descente aux enfers, lundi 16 mars. Wall street a encaissé une des pires séances de son histoire. Les indices boursiers sont en chute libre : entre 35 et 40 % depuis le début de la crise provoquée par la pandémie de Coronavirus.
En Europe, aussi, les bourses connaissent leur pire déroute. Le CAC 40 a continué sa chute, 5,75 % ce lundi, à 3.881,46 points. Le coronavirus a effacé près de sept ans de hausse de l’indice en moins d’un mois. Le DAX, à Francfort, a plongé de 5,32 %, sous la barre des 9.000 points. À Londres, le FTSE a chuté à 4,71 %.
Visiblement, les annonces de la Banque Centrale européenne (BCE) : maintien du taux directeur à -0.5 % et promesse d’achat de 120 milliards d’euros d’actifs supplémentaires, puis la baisse surprise des taux de la Fed, n’ont pas suffit à rassurer les investisseurs. Si les institutions financières ont donc déjà pris des mesures pour éviter la crise financière, la BCE a affirmé que les taux bas ne seront pas la solution à tous les problèmes. Sous-entendu aux Etats de prendre le relais et de mettre en place des mesures adéquates.
Chose dite, chose faite. Les Etats, dont la France, ont pris leur disposition. Mais les décisions politiques de certains chefs d’Etat ont contribué à mettre de l’huile sur le feu. Ainsi, l’annonce du président des Etats-Unis, Donald Trump, d’annuler les vols en provenance d’Europe a terminé d’affoler Wall Street. Les différents pays européens prennent des mesures de confinement de plus en plus drastiques, alors une question commence à émerger : faut-ils fermer les places financières en cette période de crise ?
L’indice de la peur et le comportement moutonnier des investisseurs
La crise sanitaire provoquée par le Coronavirus, Covid-19, est l’une des plus importantes de ces dernières décennies ayant impacté la Chine, un des principaux acteurs des échanges économiques mondiaux, puis divers pays européens comme l’Italie, l’Espagne ou encore la France. L’ampleur du phénomène a amené l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à parler de « pandémie ». À ce stade, les conséquences sur l’économie mondiale sont inévitables, d’où l’affolement des places boursières.
L’un des indicateurs les plus parlants de la panique des marchés financiers est le VIX, plus connu sous le nom d’« indice de la peur ». Pour la première fois depuis le début de la crise liée au Covid-19, il a augmenté de 68 points. Pour rappel, en 2008 lors de la crise financière, il avait atteint 80 points. Autre marqueur fort : le cours de l’or. Ce dernier a également fortement chuté ces derniers jours. Si l’or est une valeur refuge, les investisseurs vendent afin d’obtenir des liquidités pour faire face à leurs engagements.
La chute vertigineuse de tous les indices pousse les investisseurs à vendre. En effet, quand les marchés sont baissiers, tout le monde veut se débarrasser des actifs qui perdent de la valeur. Et, par conséquent, les autres se mettent à vendre tout azimut. On parle de « comportement moutonnier ». Dans ce contexte de panique, il est donc difficile de distinguer les bons placements des mauvais.
1.000 milliards de dollars
C’est la perte estimée de PIB mondial en 2020, liée au Coronavirus, selon les experts de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement.
L’impact du Coronavirus sur les investisseurs individuels
Les petits investisseurs sont souvent les premières victimes du krach boursier. Les particuliers ne possèdent pas nécessairement le portefeuille adéquat pour faire face à ce genre de situation ou ne réagissent pas assez vite. Alors que faire de ses actifs lorsque la bourse plonge ?
Premier conseil qui peut sembler inapproprié dans ce contexte : ne pas céder à la panique et prendre du recul. Si tous les indices sont dans le rouge, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une crise conjoncturelle. Le Covid-19 est un virus qui a déclenché un événement, certes, mondial, mais ponctuel (la Chine a annoncé récemment avoir dépassé le pic de l’épidémie). Un placement financier est, quant à lui, destiné à durer dans le temps. Aussi ne pas regarder le cours de la bourse au jour le jour, mais s’intéresser à l’évolution sur le long terme est une stratégie judicieuse qui permet d’échapper au sentiment de panique.
Autre point important avant de vendre vos actions, faire le tri. Il faut distinguer les valeurs qui sont impactées directement par la pandémie de Coronavirus, comme les entreprises du secteur du tourisme, par exemple, de celles qui peuvent, au contraire, profiter de la situation (livraison à domicile, jeux vidéos et services de streaming). Pour les spécialistes de l’analyse technique, dans ce contexte de forte incertitude, mieux vaut étudier les courbes plutôt que les bilans pour distinguer les entreprises et secteurs disposant d’un potentiel de croissance bénéficiaire.
Dans une vidéo publiée par l’agence Bloomberg, Mohamed El-Erian, conseiller économique respecté, a préconisé : « Do not buy in this dip » (« N’achetez pas dans ce creux »). Si la forte baisse pourrait tenter certains investisseurs, l’incertitude autour de l’issue de cet épisode rend toute opération très risquée.
Les alternatives pour votre épargne
Aussi, certains préféreront se tourner vers des valeurs sures pour mettre leur patrimoine à l’abri des fluctuations du marché. Dans ce cas, trois options s’offrent aux investisseurs désireux de placer leur argent :
- L’assurance vie en fonds euros : le capital étant garanti, opter pour ce type de placement permet de jouer la sécurité. Si cette option est tentante, il faut s’assurer de la date de valeur du contrat. Car il existe toujours un décalage entre le moment où l’épargnant fait la demande à la compagnie de vendre et la date à laquelle elle exécute l’ordre. En cas de marché baissier, ce laps de temps peut être déterminant.
- L’or : bien que son cours soit en baisse, l’or reste une valeur sûre et une option intéressante pour se diversifier. Depuis le début de l’année, le cours de l’or est en hausse alors que le CAC 40 tend vers le bas.
- L’immobilier locatif : la pierre reste le placement sûr. Crise ou pas, les gens ont besoin de se loger. Non-corrélé aux marchés financiers, l’immobilier a l’atout d’être un actif réel doté d’une valeur d’usage. Avec des rendements annuels variant entre 2 % et 6 %, selon le type de bien et la zone, l’immobilier locatif reste un placement sûr et rentable. Attention, toutefois, il ne s’agit pas de placer son argent dans la pierre sur un coup de tête. Investir dans un appartement via la loi pinel par exemple, est un placement à envisager sur le long terme pour l’amortir. Le Coronavirus ne doit donc pas être la seule raison de cette décision.
En résumé
- Partout dans le monde, les places financières s’affolent face à la propagation du Coronavirus, Covid-19. La crise sanitaire a provoqué jeudi un krach boursier. Le second de la semaine.
- Les banques centrales ont pris des mesures afin de repousser l’ombre de la crise financière. De leur côté, les Etats prennent leurs dispositions pour éviter un effondrement de l’économie.
- Bien que les marchés financiers s’affolent et que l’indice de la peur s’envole, il ne faut pas céder à la panique en vendant ses actions tout azimut. Garder son sang froid et distinguer les actifs impactés des autres est la règle à respecter.
- Pour les investisseurs frileux, il est encore temps de se tourner vers des valeurs refuge telles que l’assurance vie en fonds euros, l’or ou encore l’immobilier locatif.
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Julie François
Rédactrice spécialisée en gestion de patrimoine, économie, finances
Journaliste de formation, j'écris sur la gestion de patrimoine et la défiscalisation pour plusieurs supports. Les mots sont devenus ma boîte à outils pour décrypter le monde. Grâce à eux, je décortique des concepts, illustre des idées et affine des pensées et tente, à travers mes articles, de rendre plus intelligible l’univers de la gestion de patrimoine et de l’immobilier.
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