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La BCE maintient ses taux directeurs cet été

La BCE joue la prudence face à l’inflation

En charge de définir et mettre en œuvre la politique monétaire de la zone euro, la BCE fixe notamment les taux d’intérêt directeurs, soit les taux auxquels elle prête aux banques commerciales. Ceux-ci ont une influence directe sur les taux du marché interbancaire, ainsi que les taux des crédits accordés aux particuliers et aux entreprises.

Les taux d’intérêt restent les mêmes qu’en juin

Le 6 juin dernier à la suite d’une réunion du Conseil des gouverneurs, la BCE avait surpris les marchés en annonçant une baisse de ses trois taux directeurs de 0,25 points de pourcentage. Une première depuis la baisse des taux de 2020 en réaction à la crise sanitaire. Depuis le 12 juin, les taux d’intérêt sont donc fixés à : 

• 3,75 % pour la facilité de dépôt ;
• 4,25 % pour les opérations principales de refinancement ;
• 4,50 % pour la facilité de prêt marginal.

Un niveau d’inflation à 2,5 % dans la zone euro en juin

Le fil rouge de la BCE dans la prise de décision concernant les taux d’intérêt ? L’inflation. En juin, elle était estimée à 2,5 % dans la zone euro et à 2,22 % en France, sur 12 mois. L’objectif européen ? Atteindre 2 % d’inflation : c’est d’ailleurs dans ce but que les taux avaient été baissés. Une donnée surveillée de près par le Conseil des gouverneurs, afin de garder un équilibre entre une politique monétaire plutôt restrictive et un taux d’inflation stable, notamment pour la croissance économique de la zone euro, et du marché immobilier.

2 %

C’est l’objectif attendu par la BCE en matière d’inflation.

Pour cet été, une nouvelle baisse des taux n’est donc pas envisagée, puisque l’inflation pourrait redescendre à 2 %, bien que lentement. La décision pourrait être remise en question lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs, si l’inflation ne se rapproche pas suffisamment de son objectif.

Nous sommes « déterminé[s] à assurer le retour au plus tôt de l’inflation au niveau de notre objectif de 2 % à moyen terme et à conserver les taux directeurs à un niveau suffisamment restrictif, aussi longtemps que nécessaire, pour atteindre cet objectif. »

Christine Lagarde, présidente de la BCE, lors de sa déclaration politique monétaire du 6 juin 2024.

Une nouvelle baisse des taux à prévoir pour septembre ?

La nouvelle échéance est donc annoncée pour septembre. En effet, si les taux de la BCE sont maintenus cet été, ils pourraient être amenés à évoluer à la rentrée. Une décision liée notamment au maintien des taux d’intérêt de la banque centrale américaine. Depuis un an, ils se situent entre 5,25 % et 5,5 % : leur niveau le plus élevé depuis 2001. Suite aux déclarations du président de la Federal Reserve Jerome Powell fin juillet, les marchés anticipent une prochaine baisse des taux dès septembre suite à la prochaine réunion de la Fed. Les baisses éventuelles de taux, aux Etats-Unis comme en Europe, ne seront ainsi décidées qu’à l’issue des réunions de fin de trimestre.

« En ce qui concerne septembre et ce que nous pourrions alors faire, la question reste pleinement ouverte. »

Christine Lagarde, présidente de la BCE.

Reste à voir si l’inflation reculera suffisamment pour que la BCE y voie des signes encourageants, l’incitant ainsi à maintenir le cycle d’assouplissement de sa politique monétaire entamé en juin dernier.

En résumé

• Après avoir baissé ses trois taux directeurs de 25 points de base le 6 juin dernier, la BCE les maintient pour la période estivale ;
• Si l’inflation est en baisse, elle apparaît pour le moment un peu trop lente à atteindre l’objectif des 2 % fixé par la BCE, qui conditionne l’évolution des taux d’intérêt ;
• Une nouvelle baisse des taux pourrait être envisagée dès septembre, en fonction de la baisse de l’inflation et d’une baisse des taux de la banque centrale américaine.