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La dette publique française augmente de 58,3 milliards €, la CRDS prolongée

Publié le 11 Juil 2024

horloge Lecture de 3 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Maeva FLORICOURT

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Au lendemain des législatives anticipées, la dette publique n’a jamais été un sujet aussi brûlant. Si les 3 blocs politiques en ont fait leur cheval de guerre pendant leur campagne, pour l’heure, il semble compliqué de connaître les mesures qui seront appliquées pour contenir l’accroissement de l’endettement public établi à plus de 110 % du PIB et de celui du déficit qui devrait dépasser les 5 %. Pour autant, la dette publique n’aura droit à aucun répit, puisque la France est actuellement dans le viseur de Bruxelles. La Commission européenne envisage, en effet, de placer le pays sous le coup d’une procédure pour déficit excessif aux côtés de six autres pays européens : l’Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte.

L’état de la dette publique française en 2024

La France a augmenté sa dette publique de 58,3 Md€ à la fin du premier trimestre 2024. Ces chiffres de l’Insee tombés le 28 juin dernier confirment la projection à fin 2023 de l’institut national. Comme prévu, l’endettement du pays s’est massivement accru depuis la crise sanitaire de 2020 et a continué sur cette même tendance depuis le début de la guerre en Ukraine et la crise inflationniste. Autant de facteurs qui ont entraîné une hausse des dépenses publiques afin de soutenir l’économie et le système de santé. 

L’endettement public a été au cœur de la campagne des législatives anticipées. Pour cause, la dette a atteint 3 159,7 milliards € à la fin du premier trimestre 2024, selon l’Insee. Concrètement, la dette de l’État a augmenté de 44,4 milliards €, tandis que celle des administrations de sécurité sociale a progressé de 12,9 milliards €. La dette des administrations publiques locales et des organismes divers d’administration centrale est restée, quant à elle, relativement stable.

À noter que 54 % de la dette française est détenue par des investisseurs étrangers, une répartition qui fragilise le pays face aux fluctuations des marchés internationaux. Pour le reste de la dette, la répartition se fait comme suit : 

  • 9 % par les compagnies d’assurance française,
  • 8,3 % par les établissements de crédit français,
  • 1,5 % par les OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières) français,
  • 27,2 % par des résidents français.

De 21 % à 110,7 % du PIB : l’explosion de la dette publique

La dette publique de la France, telle que définie par le traité de Maastricht, ne représentait que 21 % du PIB en 1980. Elle a considérablement augmenté jusqu’en 1997, jusqu’à atteindre 62 % du PIB, avant de se stabiliser jusqu’en 2007. Par la suite, elle a connu une nouvelle hausse suite à la crise financière, en atteignant environ 98 % du PIB dans les années 2016 à 2019.

En 2020, la dette a grimpé jusqu’à 115 % du PIB, une augmentation attribuée à la fois à l’accroissement de la dette en euros et à la réduction de la valeur du PIB. À partir de 2021, elle a débuté une légère phase de baisse en atteignant : 

  • 113 % du PIB cette même année,
  • Puis, 111 % du PIB en 2022.

En 2023, la dette publique a diminué de 111,2 % à 109,9 % du PIB, et ce, malgré une augmentation de 147 milliards €. La fin du premier trimestre de 2024 enregistre donc une augmentation de cet endettement public (110,7 %), endettement qui s’accompagne, selon l’Insee, d’une « légère hausse de la trésorerie des administrations publiques ».

La prolongation de la CRDS pour éponger la dette

Pour aider à la réduction de la dette publique, un impôt a été créé en 1996 : la CRDS, la contribution au remboursement de la dette sociale. Cette contribution de 0,5 % qui apparaît sur les bulletins de salaire est directement fléchée vers la Cades, la Caisse d’amortissement de la dette sociale. 2024 devait être la date d’échéance du remboursement de cette part de l’endettement public, date qui devait donc marquer la suppression de cet impôt. Or, le transfert de 136 milliards € de dette à la Cades, transfert prévu par la loi relative à la dette sociale et à l’autonomie de 2020, a repoussé l’extinction de la CRDS a minima jusqu’en 2033.

La France est dans le viseur de Bruxelles

La Commission européenne a envisagé d’entamer une procédure contre la France pour déficit public excessif. Une procédure qui sera validée le 16 juillet prochain par l’Ecofin, le Conseil pour les affaires économiques et financières. En attendant de montrer patte blanche, le pays devra d’ici à octobre envoyer ses plans budgétaires pluriannuels à Bruxelles qui donnera en suivant ses recommandations pour le rétablissement des comptes publics français. 

À SAVOIR

Le Pacte de stabilité et de croissance, qui garantit la solidité budgétaire des pays de l’UE, fixe à 3 % le déficit public et la dette, à 60 % du PIB.

C’est dans ce contexte que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé une série de mesures pour tenter de réduire la dette publique. Parmi ces mesures, le gouvernement prévoyait un effort budgétaire de 20 milliards € en 2024, suivi d’un autre de 20 milliards € en 2025, des mesures prévues avant la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour l’heure, impossible de savoir si elles seront maintenues. Alors que les législatives anticipées n’ont pas permis d’accoucher d’une majorité absolue, la France devra néanmoins trouver rapidement une solution pour contenir le déficit public et répondre aux injonctions de Bruxelles.

En résumé

  • La dette publique française a augmenté de 58,3 milliards € au premier trimestre 2024. Elle représente désormais 110,7 % du PIB.
  • Le gouvernement envisageait avant la dissolution de l’Assemblée nationale un effort budgétaire de 20 milliards € supplémentaires en 2024 et de 20 milliards en 2025 pour réduire l’endettement du pays. D’autres mesures sont, en revanche, déjà à l’œuvre, comme la prolongation de la CRDS.
  • La Commission européenne envisage une procédure pour déficit excessif contre la France, une procédure qui sera validée le 16 juillet prochain par l’Ecofin.

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Maeva FLORICOURT

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