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Assurance de prêt immobilier : les emprunteurs ignorent qu’ils peuvent économiser des milliers d’euros
Publié le 03 Mar 2023
Lecture de 3 min.
Thématique : Actualités
Rédigé par Emilie Gardes
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En captant plus de 80 % des cotisations, les banques continuent à dominer le marché de l’assurance emprunteur. Pourtant, grâce à la récente loi Lemoine, il est désormais possible de changer à tout moment son contrat d’assurance de prêt. Les économies potentielles se chiffrent à plusieurs milliers d’euros pour un particulier.
Les banques, grandes papesses de l’assurance emprunteur
Dans sa dernière étude portant sur le secteur de l’assurance, le cabinet de conseil Facts & Figures s’est intéressé à l’assurance emprunteur. Et force est de constater que sur ce terrain-là, les banques continuent de régner en maitre. Lors de l’année 2021, elles ont collecté pas moins de 80,2 % des cotisations, raflant la majorité des parts de ce segment en constante expansion.
Ainsi, en dépit des initiatives du législateur pour ouvrir ce colossal marché de 10,8 milliards d’euros, la libéralisation ne semble pas encore à l’ordre du jour. Un postulat fort dommageable pour le particulier, peu connaisseur de ses droits en la matière. La mise en concurrence d’un contrat d’assurance emprunteur peut permettre aujourd’hui de générer des milliers, voire dizaine de milliers, d’euros d’économies sur un crédit immobilier.
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La loi Lemoine va-t-elle enfin retourner le marché ?
Il reste néanmoins à souligner que l’étude de Fact & Figures ne tient pas compte de l’exercice 2022. Année charnière au cours de laquelle a été promulguée la loi Lemoine. Cette nouvelle mouture est la dernière évolution règlementaire agissant sur le cadre de l’assurance emprunteur. Après les entrées en vigueur des lois Lagarde (2010), Hamon (2014) puis Bourquin (2017), le dispositif Lemoine vise, une fois de plus, à rendre le marché plus compétitif.
Avec cette récente mesure, les particuliers n’ont plus besoin d’attendre que leur contrat d’assurance emprunteur atteigne son échéance annuelle pour en changer. La résiliation à tout moment qui concernait déjà les assurances généralistes englobe désormais l’assurance de prêt. Par ce biais supplémentaire, les pouvoirs publics espèrent provoquer un recul des prix, sans pour autant amoindrir les couvertures en qualité. Car en effet, pour rappel, un acquéreur ne peut avoir recours à la délégation d’assurance que si, et uniquement si, la formule qu’il s’apprête à souscrire présente des garanties équivalentes ou supérieures à la précédente (celle de la banque signataire du crédit immobilier).
Quand les banques ne jouent pas le jeu
La loi Lemoine va-t-elle enfin bousculer le marché de l’assurance emprunteur ? Personne n’oserait en attester. Dans la réalité des faits, bon nombre d’acquéreurs confient rencontrer des difficultés pour changer de contrat. Conscientes de la manne financière juteuse que leur confère ce marché, les banques n’hésitent pas à garder leurs clients captifs. La motivation invoquée est toujours la même : des garanties pas assez protectrices au sein de la nouvelle souscription ciblée. Et ce, quand les institutions bancaires daignent répondre aux demandes des emprunteurs. Il n’est pas rare qu’elles bottent en touche en jouant sur le non-respect du délai légal de réponse ou qu’elles ignorent les courriers de leurs clients. Des stratagèmes déloyaux dénoncés par plusieurs assureurs et par l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution).
À savoir
En 2021, sur 900 millions d’euros de nouvelles cotisations enregistrées par le secteur, 700 millions d’euros ont profité aux banques. 70 % de cette collecte nouvelle fait la faveur de trois banques : le Crédit Agricole (37,5 %), le Crédit Mutuel (19,6 %) et la BPCE Banque Populaire/Caisse d’Épargne (10,8 %).
Les assureurs, eux, n’ont gagné que 100 millions d’euros sur les nouvelles souscriptions de 2021. Le trio gagnant sacre des marques de renom : AXA, Generali et Allianz.
L’avenir va-t-il désormais se démontrer plus radieux pour les emprunteurs ? Dans un contexte de taux d’intérêt d’emprunt et de taux d’usure en hausse, les experts font la grimace. Selon eux, il risque d’être laborieux d’obtenir dès les premières lueurs une assurance déléguée lorsque ce paramètre peut conditionner l’obtention d’un prêt immobilier. Les banques ont les cartes en main et elles le savent. Au détriment funeste du portefeuille de leurs clients, pourtant déjà bien malmené par une inflation déraisonnable.
En résumé
- En 2021, les banques ont capté 80,2 % des cotisations d’assurance emprunteur, prouvant que la délégation d’assurance peine à se démocratiser ;
- Le passage en vigueur de la loi Lemoine en 2022 vise à libéraliser substantiellement le marché de l’assurance emprunteur, afin de faire baisser les prix.
- Pour les particuliers, des milliers d’euros d’économies sont à la clé ;
- Les banques ne jouent pas toujours loyalement le jeu de la délégation d’assurance.
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Emilie Gardes
Rédactrice spécialisée en Economie, Finance et Immobilier
Diplômée d'un Master 2 en Journalisme, je me suis attachée ces dix dernières années à diversifier mes missions et collaborations professionnelles afin de devenir un véritable couteau-suisse multisupport de l'Information (presse print et web, télévision, radio). Férocement animée par les questions d'épargne et d'investissement, ma plume se dédie à vous et se met à votre service pour vous aider à démystifier tous les rouages d'un environnement économique parfois complexe. Vous souhaitez apprendre comment chouchouter votre argent et votre patrimoine tout en le faisant fructifier ? Suivez le guide !
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