Inflation : le FMI ne recommande pas de baisser l’impôt

Publié le 21 Oct 2022

horloge Lecture de 2 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Maxime KEROYANT

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L’inflation galopante que connaissent les pays européens les amène à s’interroger sur la stratégie à adopter afin de soutenir les ménages. Le Fonds monétaire international (FMI) appelle, lui, à limiter les interventions par l’intermédiaire de contrôle des prix, de subventions ou de baisse de l’imposition. Explications.

Le combat contre l’inflation, principale préoccupation des États

La hausse des coûts de l’énergie, la hausse des prix des denrées alimentaires, la remontée des taux des banques centrales, etc. Aucun doute, l’inflation est bien à l’œuvre en Europe et plus globalement dans le monde. Dans la zone euro, l’inflation se situe à 10 % au mois de septembre 2022, contre 9,1 % en août : l’inflation est toujours en cours et continue même d’augmenter. La France fait toutefois partie des pays de la zone euro où elle reste relativement modérée, estimée par l’INSEE à 5,6 % pour le mois de septembre contre 5,9 % en août.

Dans ce climat inflationniste, le Fonds monétaire international a présenté le Fiscal Monitor, son rapport sur les politiques budgétaires. Ce dernier comporte des recommandations quant aux mesures à prendre pour les États, au vu du contexte économique actuel. Si le FMI se dit conscient des difficultés rencontrées par les États et par les ménages, notamment les plus modestes, le rapport conclut sur la nécessité de ne pas combattre l’inflation par une baisse de l’imposition ou un blocage des prix.

« Il est essentiel de protéger les plus vulnérables, qu’il s’agisse des foyers disposant des plus faibles revenus, mais aussi des États les plus pauvres »

Vítor Gaspar, directeur du Département des finances publiques du FMI.

L’institution monétaire internationale reconnaît ainsi que venir en aide aux démunis est nécessaire, afin d’éviter les risques sociaux qui résulteraient d’une inaction. Elle conseille toutefois aux États d’arbitrer avec prudence leurs différentes politiques de soutien, qui pourraient s’avérer trop coûteuses sur le plan budgétaire.

La crise sanitaire laisse peu de marge budgétaire aux États

La principale raison avancée par le FMI est que la crise sanitaire a laissé les États très vulnérables sur le plan budgétaire. Les mesures de soutien à l’économie pour faire face à l’épidémie de Covid-19, telles que le « Quoi qu’il en coûte » en France, ont pu laisser certains pays dans des situations budgétaires délicates, les empêchant de prendre de nouveau des politiques de soutien en cette période d’inflation.

Le FMI appelle donc les États à utiliser des « dispositifs d’aides face aux prix de l’alimentation », mais leur déconseille de répondre à l’inflation par des mesures de contrôle des prix ou de baisse d’impôts. Ces dernières engageraient un coût trop important en termes de budget étatique pour des résultats peu efficace. Le Fonds recommande, parmi les différentes solutions abordées, une taxation des superprofits. Ce sujet est déjà largement débattu, notamment au niveau de la Commission européenne.

Le FMI met en place une aide alimentaire d’urgence

Dans l’optique d’apporter des solutions également à un niveau international, le Fonds appelle « les pays les plus riches à accorder leurs droits de tirage spéciaux au bénéfice des pays pauvres ». Cela permettra aux pays les plus pauvres de pouvoir avoir accès à plus d’aides mises en place par le FMI. En effet, une aide humanitaire et financière semble nécessaire pour permettre à des États déjà en situation délicate de supporter la situation économique.

En résumé

  • Face à l’inflation à laquelle doit faire face l’économie mondiale, le FMI a publié son rapport, le Fiscal Monitor, indiquant ses recommandations.
  • Le FMI déconseille aux États d’intervenir par le blocage des prix, des subventions ou une baisse d’impôt. Certains États sont déjà affaiblis sur le plan budgétaire par les politiques de soutien à la suite de la crise sanitaire.
  • Le Fonds appelle également les pays les plus riches à redistribuer leurs DTS aux pays déjà affaiblis au niveau budgétaire.

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Maxime KEROYANT

Rédacteur web, spécialisé en économie, finance et gestion de patrimoine.

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